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Peine de mort aux Etats-Unis: devrait-elle devenir inconstitutionnelle?

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20 ans. C’est ce qu’attend en moyenne un détenu dans ce qu’on appelle les «couloirs de la mort», des cellules individuelles à l’écart du bâtiment central où les détenus jugés coupables de crimes atroces attendent leur exécution. (Photo: Shutterstock)

La peine de mort aujourd’hui aux Etats-Unis

Un récent rapport confie que en moyenne 4.1% des personnes condamnées à mort aux Etats-Unis sont en réalité innocentes. Aujourd’hui, 748 personnes attendent encore leur exécution.

On se souvient du fiasco de l’exécution de Clayton Lockett, qui avait été jugé responsable de l’enlèvement, du viol et du meurtre d’une jeune femme de 19 ans en 1999. Il était prévu de lui injecter un nouveau mélange qui n’avait encore jamais été utilisé. Au jour de son exécution, le détenu a été déclaré inconscient au bout de 16 minutes, pourtant il a continué à convulser en tentant de parler. L’homme aurait ainsi agonisé pendant 40 minutes jusqu’à succomber à une crise cardiaque. Partout l’exécution a été qualifiée de «bâclée».

Mercredi 23 juillet 2014, Joseph Wood, condamné pour le meurtre de sa petite amie et du père de celle-ci, a succombé près de deux heures après l’injection. «Il a essayé de trouver son souffle en halletant pendant près de 1h40» a dénoncé son avocat qui a déposé un reccours en urgence devant la Cour Supreme des Etats-Unis afin d’arreter l’éxécution. Le contenu de l’injection létale de Joseph Wood a été le meme que celui utilisé en Ohio en janvier 2014 lors d’une exécution qui avait déja mal tourné, à savoir l’anesthésiant Midazolam combiné à de l’Hydromorphone, un dérivé de la morphine.

Steven Emmert, quant à lui, attend également depuis deux décennies et clame son innocence dans une affaire de triple homicides. La justice refuse d’établir de nouveaux tests ADN bien que les précédents aient révélé les gènes d’une tiers personne sur les armes du crime. Lundi 14 juillet, trois quarts d’heure avant son exécution, la Cour Suprême a suspendu sa décision.

Violation du 8e amendemment 

Mercredi, Ernest Dewayne Jones attendait de se voir infliger sa peine. Il y a dix ans, il a été accusé d’avoir violé puis tué la mère de sa petite amie. Pourtant, le juge du comté d’Orange en Californie, Cormac J. Carneya, a annulé sa mise à mort. Il déclare cette décision contraire au 8e amendement de la Constitution américaine qui interdit «les châtiments cruels et inhabituels».

Le juge dénonce un sytème carcéral sclérosé où les détenus passent parfois leur vie à attendre leur exécution. Pour lui, ce sytème est dysfonctionnel car ces attentes interminables dans le «couloir de la mort» s’apparentent à de la torture mentale. Surtout, tous pensent être exécutés dans un futur proche, mais les chiffres revèlent que sur 9 000 condamnés, seulement 13 sont en réalité exécutés.

Cette nouvelle a été saluée par les abolitionnistes, qui luttent pour l’éradication complète de la peine de mort dans tout les Etats. Ils considèrent également que cette décision s’inscrit dans un consensus croissant contre la peine de mort à travers le pays.

 

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