• À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
La Revue Internationale
  • UNION EUROPÉENNE
  • RUSSIE
  • AMÉRIQUES
  • ASIE
  • AFRIQUE
  • MOYEN-ORIENT
  • LE MONDE DE DEMAIN
Actualités

Pourquoi la France n’est pas «proche de la mise en liquidation»

23.07.2014 par La Rédaction

Entretien avec Bertrand Rothé, agrégé d’économie et enseignant à l’université de Cergy-Pontoise.

Pierre Gattaz, le président du Medef, s’alarme de la «situation économique catastrophique» du pays dans une interview au Figaro lundi 21 juillet. Le patron des patrons estime notamment que «si la France était une entreprise, […] elle serait proche de la mise en liquidation».

[image:1,l]

Pierre Gattaz, le président du Medef, dresse un constat noir de la santé économique de la France (Photo: Shutterstock.com)

JOL Press : La France est-elle «proche de la mise en liquidation» ?
 

Bertrand Rothé : L’expression utilisée par Pierre Gattaz – «mise en liquidation» – est un abus de langage. La France n’est pas une entreprise, un Etat ne peut pas être «mis en liquidation». On est dans le délire total. L’Hexagone, dont le poids de la dette est certes assez important, n’est pas en cessation des paiements comme une simple entreprise. 

Cela reviendrait à payer nos créanciers avec les biens de l’Etat. Ce n’est jamais arrivé et je pense sincèrement que ça n’arrivera jamais. Pour un pays, le risque de banqueroute existe, mais la France n’en est pas là : actuellement, nous empruntons à des taux historiquement faibles. Cela prouve que les marchés obligataires font confiance à la France.

JOL Press : Que cherche Pierre Gattaz en utilisant ce terme ?
 

Bertrand Rothé : Cette formule montre le fondement idéologique de son discours. Le gouvernement va offrir 50 milliards d’euros aux patrons d’ici 2017 grâce au pacte de responsabilité. En utilisant des mots choc, le président du Medef veut continuer à mettre la pression sur l’exécutif pour le forcer à aller encore plus loin. 

JOL Press : Pierre Gattaz évoque une «situation économique catastrophique». Qu’en pensez-vous ?
 

Bertrand Rothé : La situation économique du pays n’est pas brillante. Mais, là encore, le terme «catastrophique» est excessif. Dans un contexte difficile, la croissance de la France tourne autour de 0%, ce qui est insuffisant pour créer de l’emploi. C’est sur le front du chômage que la situation est dramatique – la barre des 5 millions de demandeurs d’emploi a été franchie en juin. 

Actuellement, il faudrait une croissance de 2% pour créer de l’emploi. Cet objectif paraît difficilement atteignable, à moins de diminuer le Smic et de casser la protection sociale. En réalité, la problématique est simple : nous sommes dans une économie mondialisée qui ne fait pas le poids face à la concurrence de pays à faible coût de main-d’œuvre. 

JOL Press : Comment faire face à ce problème ?
 

Bertrand Rothé : En Pologne par exemple, les ouvriers sont payés 300 euros par mois ! Il y a là un choix politique, voire philosophique, à faire. De quelle société veut-on ? Est-ce que l’on souhaite que la France soit compétitive ? Autrement dit, est-ce que l’on souhaite que nos enfants soient payés 300 euros par mois ? Personnellement, je dis «non».

A l’inverse, Pierre Gattaz plaide en faveur d’une baisse du coût du travail en France. Plus généralement, c’est ce que veulent les entrepreneurs car ils sont en situation de concurrence.

JOL Press : Quelles seraient les conséquences des remèdes prônés par Pierre Gattaz ?
 

Bertrand Rothé : Une baisse du Smic entraînerait une précarisation de l’emploi et une détérioration des prestations sociales. Cela entraînerait aussi une spirale déflationniste. Or, qui dit baisse des prix dit aussi baisse du coût du travail, et donc baisse des salaires et du pouvoir d’achat. Cette «solution» n’a d’intérêt que pour les rentiers qui disposent de revenus fixes.

La Rédaction


Baisse des salaires Compétitivité Coût du travail Dette publique française France Medef Pierre Gattaz Smic
Tribune à la une
Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile

Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile
Hamid Enayat est un analyste, militant des droits de l’homme et opposant politique iranien basé en France. ...

Idées
lri-ipad

Newsletter

Pour vous abonner à la newsletter La Revue Internationale, remplissez le formulaire ci-dessous.

Nouveaux tirs de missiles nord-coréens

Nouveaux tirs de missiles nord-coréens

27.03.2023
En Continu
La population mondiale pourrait bientôt décroître

La population mondiale pourrait bientôt décroître

27.03.2023
En Continu
Discours de Biden à Ottawa

Discours de Biden à Ottawa

26.03.2023
En Continu
La visite de Charles III reportée 

La visite de Charles III reportée 

25.03.2023
En Continu
Sur le même sujet
<strong>La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana</strong>

La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana

22.12.2022
Actualités

Une fois de plus, cette année écoulée aura été riche en bouleversements politiques. L’année 2022 restera marquée au fer rouge par le conflit en Ukraine et ses secousses aux quatre

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

26.10.2022
Actualités

Mercredi 26 octobre, le gouvernement slovène a fait savoir que le gouvernement russe avait utilisé des photos de déchets slovènes, prétendant qu’il s’agissait de déchets ukrainiens, pour étayer sa thèse

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

09.10.2022
Actualités

Suite à l’attentat perpétré sur le pont de Crimée samedi matin ayant causé la mort de trois personnes et l’effondrement partiel de la structure, Vladimir Poutine a convoqué lundi 10

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

15.08.2022
Actualités

Depuis la chute du régime, l’ambassadeur d’Afghanistan à Paris, Humayoon Azizi, refuse de reconnaître les talibans, et continue d’exercer sa représentation diplomatique au nom de la République islamique d’Iran.  Réduction

Revue Internationale
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
  • Grand Angle
  • Idées
  • En Continu
  • Union Européenne
  • Russie
  • Amériques
  • Asie
  • Afrique
  • Moyen-Orient
  • À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
© 2017 La Revue Internationale. Tous droits réservés.
Scroll to top
Aller au contenu principal