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Primark: les SOS seraient des «fake»

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La semaine dernière, la célèbre marque de vêtements irlandaise Primark, bien connue pour ses petits prix défiant toute compétition, a révélé les résultats de l’enquête interne menée depuis maintenant un peu plus d’un an à propos de mystérieux SOS découverts sur les étiquettes de robes vendues par l’un de ses magasins.

La marque populaire dément

« J’ai été forcé à travailler de longues heures », « Les conditions de travail des ateliers sont dégradantes », telle est la traduction des messages découverts en mai 2013 par deux jeunes britanniques. Toutes deux venues faire leur shopping dans le Primark de Swansea, petite ville du Pays de Galles, Rebecca Gallagher puis Rebecca Jones ont eu la surprise de discerner parmi les nombreuses étiquettes de leurs nouveaux achats un message, disons-le, hors du commun.

Ouvrier chinois en détresse ? Petit indien aux doigts fatigués ? Les suppositions vont bon train. Mais aujourd’hui, après une enquête approfondie sur la question, la marque dément. Dans un communiqué publié vendredi 27 juin 2014, la marque déclare :

« Nos investigations nous ont conduits à la conclusion qu’il y a de fortes chances que nous ayons été victimes d’un canular réalisé au Royaume-Uni. Ces vêtements ont été assemblés par des employés différents dans des usines différentes sur des continents différents, l’un en Roumanie, l’autre en Inde, à des milliers de kilomètres. Le seul lien qui les unit est qu’ils ont tous les deux été achetés dans le même magasin, à Swansea, en 2013 ».

Prise de conscience depuis le Rana Plaza

Ces découvertes sont survenues en mai 2013, tout juste un mois après l’effondrement du Rana Plaza, bâtiment de Dacca, capitale du Bangladesh, qui abritait alors plusieurs ateliers de confections travaillant pour différentes marques internationales, dont Primark.

Depuis, le tragique événement de Dacca, 1 127 morts et environ 2 500 rescapés, très médiatisé à l’époque, a permis d’alerter le grand public sur les conditions des travailleurs dans les pays en voie de développement, soulevant le problème de la délocalisation et des conséquences de la course aux petits prix en Occident.

Et 1, et 2, et 3 scandales !

Ces scandales ne sont pourtant pas les premiers. En 2011, la carte d’identité et l’appel au secours d’un ouvrier chinois, soit disant détenu dans la prison de Xiang Nan, en Chine, ont été découverts dans la poche arrière d’un jean acheté au Primark de Belfast, en Irlande du Nord, par une mère de famille.

Belfast, Dacca et crise de l’étiquette de Swansea, rien d’inédit dans tout cela. Le pseudo « nouveau » scandale a déjà un an, seuls les résultats de l’enquête ont quelque chose de neuf dans cette histoire… Et pourtant, les internautes s’enflamment depuis quelques jours. Sur le réseau social Twitter, le hashtag #labelgate, traduit en français par «  crise de l’étiquette », est utilisé à foison, preuve que le débat sur les conditions de travail de nos produits à prix réduit suscite encore l’engouement.

Rien ne prouve, pour l’instant, qu’il s’agit d’un canular ou d’une véritable histoire puisque l’enquête, menée par la marque elle-même, ne peut être considérée comme totalement objective. Néanmoins, le fait est que le débat est de nouveau sous le feu des projecteurs. Reste à savoir si des initiatives seront prises à son issue…

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