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Procès Pistorius: la vidéo qui embarrasse la défense

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Qui aurait pu penser lors des Jeux Olympiques de Londres que la carrière d’Oscar Pistorius volerait en éclat moins de deux ans plus tard ? Oscar Pistorius, accusé du meurtre de sa petite amie de 29 ans, Reeva  Steekamp, a de plus en plus de mal à constituer sa défense.

Un procès médiatisé

Depuis le début du procès, l’athlète sud-africain soutient que la mort de Reeva était purement accidentelle. La défense est basée sur son état psychologiquement vulnérable et sa mobilité très limitée sans ses prothèses. Selon Oscar Pistorius, au moment des faits, il pensait que ce n’était pas Reeva mais un cambrioleur qui se trouvait dans les toilettes.  

Des images troublantes qui marquent les esprits

La reprise du procès prévue lundi 7 juillet est perturbée par la diffusion d’une émission spéciale produite par la chaine australienne Channel 7 « Evidence room ». Le teaser de l’émission ressemble à s’y méprendre à la bande-annonce d’un film d’action américain. Les téléspectateurs ont été fascinés par les images exclusives de la vidéo de reconstitution du meurtre. On peut y voir Oscar Pistorius marchant sur ses moignons, un pistolet fictif à la main. Cet élément démontre l’agilité pourtant contestée de l’avocat de la défense Barry Roux. S’ajoute à cela des témoignages intimes des proches de la victime. « Pourquoi, pourquoi l’a-t’ il tuée? » se lamente en larmes June Steekamp, la mère de Reeva.

Un sondage est fait à la fin de l’émission en demandant au publique si oui ou non Oscar Pistorius est coupable. Le téléspectateur se trouve soudainement à la place du juge. La décision est sans appel : 51%  du public décide que oui, Oscar Pistorius est coupable.

La vidéo a certainement été volée à la défense qui n’a jamais autorisé la diffusion. Le producteur de Channel 7 Mark Llewellyn se défend de ces accusations « Nous n’avons pas pu diffuser cette séquence si nous pensions l’avoir obtenue de manière illégale ». Aucune indication ne sera faite sur la source, ni sur le prix payé par Channel 7. Du côté de la famille d’Oscar Pistorius, cela est vécu comme une atteinte à la vie privée et comme une trahison. Des poursuites judiciaires sont à attendre.

Une défense difficile 

Même si la vidéo ne fait pas partie de la défense, le juge Thokozile va inconsciemment en tenir compte. Lors de son passage à la barre des témoins, le médecin Wayne Dermans peine à argumenter avec le procureur. Sa thèse selon laquelle Oscar Pistorius est vulnérable sans ses prothèses est aussitôt contredite. « L’accusé avait au moins la possibilité de fuir, même de sortir de la chambre » tranche le procureur Gerrie Nel. La médiatisation forte de ce procès handicape la défense pour trouver des témoins.

La fin de la procédure judiciaire est reportée au 7 et 8 août 2014. Cela va permettre à la défense de se reconsolider. Le juge recevra les memorandums écrits de l’accusation et celui de la défense, respectivement le 30 juillet et 4 août.  

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