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Qui sont les Arabes israéliens?

07.07.2014 par La Rédaction

Entretien avec Olivier Danino, chercheur à l’Institut Français d’Analyse Stratégique (IFAS), spécialiste du Moyen-Orient et du conflit israélo-palestinien

Suite à l’assassinat du jeune Palestinien Mouhammad Abou Khdeir, kidnappé et tué il y a une semaine dans un quartier de Jérusalem-Est, les villes arabes d’Israël se sont soulevées. Jets de pierres, pneus incendiés… Les Arabes israéliens ont manifesté leur colère et certains s’en sont pris directement aux personnes identifiées comme juives, en représailles de l’assassinat.

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Les Arabes israéliens représentent un peu plus de 20% de la population israélienne. (Crédit photo: Samuel Borges Photography / Shutterstock.com)

JOL Press : Aujourd’hui, que représentent les Arabes israéliens dans la population israélienne ?
 

Olivier Danino : Les Arabes israéliens sont les Arabes qui, au moment de la création de l’État d’Israël, ont accepté de prendre la citoyenneté israélienne. Ils représentent aujourd’hui un peu plus de 20% de la population israélienne [environ 1,7 million de personnes, ndlr] et peuvent être de confession musulmane (majoritaires) ou chrétienne. Un certain nombre de dispositions ont été mises en place pour eux, comme une dispense de servir dans l’armée par exemple.

Au début de la création de l’État d’Israël, on savait que les guerres allaient se poursuivre. Pour les Arabes israéliens, ne pas faire l’armée les arrangeait, parce qu’ils ne voulaient pas se retrouver à servir aux côtés des Israéliens. Les Israéliens aussi y ont trouvé leur compte parce qu’ils n’avaient, ainsi, pas d’inquiétudes à avoir en matière de sécurité et de fuites d’informations vers les territoires palestiniens.

Par ailleurs, les arabes de Jérusalem ne sont pas tous des arabes israéliens. Certains d’entre eux ont un statut particulier lié à la ville même de Jérusalem (statut de résidant). La minorité arabe est représentée au Parlement israélien : il y a plusieurs partis qui défendent, pour certains, les intérêts des arabes israéliens, et pour d’autres ceux des arabes israéliens et palestiniens de manière plus large.

JOL Press : On dit cependant qu’ils sont souvent victimes de discriminations… Qu’en est-il réellement ?

Olivier Danino : On parle en effet souvent de discriminations envers les Arabes israéliens, notamment en termes d’emploi. Les Arabes israéliens ont un taux de chômage plus élevé que d’autres communautés israéliennes – comme les druzes par exemple.

Mais ces discriminations sont à relativiser : les problèmes de discriminations, au sein de la société israélienne, ont lieu à toutes les échelles. Il existe en effet déjà une discrimination entre les citoyens israéliens non arabes, c’est-à-dire entre ceux originaires des pays d’Afrique du Nord et ceux originaires d’Europe de l’Est. Au moment de l’immigration, ceux d’Afrique du Nord étaient considérés comme plus manuels, et ceux d’Europe de l’Est comme plus intellectuels.

JOL Press : Quels liens existe-t-il avec le Hamas ?
 

Olivier Danino : On entend parfois que les Arabes israéliens sont perçus comme une cinquième colonne, affiliée au Hamas. C’est un discours que l’on entend surtout dans la bouche de la droite dure israélienne, mais ce n’est pas un discours tenu par la majorité de la population. Il y a néanmoins des antécédents qui peuvent expliquer cette méfiance.

Car certains arabes de nationalité israélienne ont en effet aidé voire participé à des attentats, dont des attentats-suicides. En termes de liens concrets avec le Hamas, il reste cependant très difficile de faire une généralité sur une communauté particulière. Certains arabes israéliens se sentent proches du mouvement islamiste, d’autres pas du tout.

JOL Press : Sont-ils bien intégrés dans le reste de la population israélienne ?
 

Olivier Danino : Là encore, on ne peut pas généraliser. Certains ne se sentent pas du tout intégrés en tant qu’arabes : ils luttent, militent et jugent leur situation totalement inégalitaire. Ils considèrent qu’ils ont, de jure, les mêmes droits que les autres, mais que de facto, ils n’en bénéficient pas. D’autres se sentent au contraire bien intégrés.

Plus le temps passe, plus le gouvernement israélien s’interroge sur la possibilité de les faire participer à l’effort national, qui peut notamment passer par l’intégration dans l’armée israélienne. Car en Israël, lorsqu’on ne sert pas dans l’armée, quelle que soit sa religion ou ses origines, cela peut poser un handicap dans la recherche d’emploi. Ces questions se sont également posées pour d’autres communautés religieuses, notamment orthodoxes, qui elles aussi sont dispensées de servir dans l’armée.

Un exemple de ces différences d’intégration : une vidéo a récemment été diffusée sur Facebook et Youtube après l’enlèvement des trois jeunes israéliens. C’est un jeune arabe israélien de 16 ans, Mohammed Zoabi [le neveu de la députée arabe israélienne Hanin Zoabi, ndlr], qui a diffusé son message en hébreu, en arabe et en anglais : il exprime très clairement sa colère face à cet enlèvement, disant qu’Israël doit punir les meurtriers. Il s’exprime devant un drapeau israélien et est connu pour ses positions pro-israéliennes.

Propos recueillis par Anaïs Lefébure pour JOL Press

———-

Olivier Danino est chercheur à l’Institut Français d’Analyse Stratégique (IFAS), spécialiste du Moyen-Orient et du conflit israélo-palestinien. Ses recherches portent principalement sur les sociétés israélienne et palestinienne, sur les questions liées au processus de paix et en particulier le statut de la ville de Jérusalem, et sur la dimension cybernétique des conflits du Moyen-Orient et du conflit israélo-palestinien. Il est l’auteur de l’ouvrage Le Hamas et l’édification de l’État palestinien, Éditions Khartala, septembre 2009.

La Rédaction


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