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JOL Press : Quel est l’objectif de « Radio Passagers » ?
Léonard Vincent : L’objectif de la « Voix des migrants » est d’informer, éduquer, et divertir ceux quitter leur pays et qui se trouvent des situations difficiles. Pour les difficultés physiques, des ONG s’occupent de leur donner de la nourriture, mais personne ne s’occupe de leurs esprits. Ils sont en âge d’aller à l’université, ils sont avides de connaître, de savoir, d’apprendre. Radio passagers doit répondre à ces besoins. Ce projet radiophonique doit être un compagnon de route radiophonique des migrants, gratuit, pour les aider à mieux s’intégrer dans le pays dans lequel ils arrivent, pour les cultiver. Radio passagers doit aussi permettre de faire du lien entre eux, de se retrouver, de construire une petite communauté où ils peuvent raconter leurs joies, leurs rêves, leurs récits, et leurs expériences.
JOL Press : Quels types de programmes proposez-vous ?
Léonard Vincent : La grille de programmes s’articule autour de quatre grandes catégories. Tout d’abord « Le passé », composé d’interviews, de grands entretiens avec des gens qui ont travaillé sur la question des migrations, et des émissions pour réexplorer le passé à travers des débats.
Ensuite, « Le présent » avec des flashs infos notamment sur les droits des migrants, l’actualité des réfugiés, des demandeurs d’asile. parler des débats de société. Une autre catégorie baptisée « Les autres » propose un dialogue, notamment un répondeur sur lequel les migrants peuvent laisser un message à destination de ceux qui sont restés au pays. Enfin, la partie « Soi-même » sera un espace de création radiophonique, où les migrants pourront écrire des textes qui seront interprétés par des comédiens professionnels. Les migrants pourront par exemple enregistrer des leur quotidien dans des camps de réfugiés.
JOL Press : Comment les migrants sur la route pourront-ils accéder à cette radio ?
Léonard Vincent : Nous n’avons pas opté pour une antenne linéaire où nous devons diffuser de 6h du matin à minuit, mais proposons des fichiers à télécharger, au gré de la créativité des migrants et des journalistes qui travailleront sur le projet. Les programmes seront disponibles en vrac, à la manière d’une radio à emporter, où on vient voir ce qu’il y a à disposition.
JOL Press : S’agit-il de la première plateforme radiophonique à destination des migrants ?
Léonard Vincent : Une radio associative qui s’appelle la Radio des foyers en France, qui réalise des programmes à l’intérieur de foyers de migrants, existe déjà en France. Il y a aussi des radios communautaires que les migrants écoutent pendant leur parcours migratoire. Mais à ma connaissance, il n’existe pas une grande radio transnationale qui s’occupe particulièrement des migrants.
JOL Press : Qui sont ceux qui animeront les programmes ?
Léonard Vincent : Des journalistes indépendants pigistes, mais nous comptons aussi sur la contribution précieuse de tous les correspondants Radio France Internationale à travers l’Afrique. Nous essayons aussi de travailler avec des radios communautaires à Conakry, à Bamako, et avec toutes les petites radios qui se trouvent sur le chemin des migrants. On peut imaginer des échanges de programmes pour essayer de travailler de manière associative et collaborative.