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«Shotspotter»: la société qui géolocalise les tireurs aux États-Unis

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« Le crime armé n’a pas d’importance, jusqu’à ce que vous soyez assez malchanceux pour être frappé par un coup de feu », met en garde l’entreprise américaine ShotSpotter, spécialisée dans la prévention des crimes à l’arme à feu.

Alors qu’environ 80% des incidents armés ne sont pas déclarés au 911, ShotSpotter propose des « solutions d’alerte » et « d’analyse des coups de feu » pour aider la police dans son travail et réduire la violence armée aux Etats-Unis.

Fichier audio des coups de feux et localisation des tireurs

L’entreprise localise les tireurs en temps réel : « Les informations données par téléphone au 911 sont souvent inexactes. La police gaspille un temps précieux à la recherche de preuves pendant que les criminels prennent la fuite ». Basée sur des capteurs, la technologie de ShotSpotter détecte le nombre de coups de feu tirés, et recueille des données permettant de définir la portée des tirs.

ShotSpotter propose également un fichier audio des coups de feu, et fournit le déplacement des tireurs dans un rayon de 25 km, comme le rappelle le magazine Usbek & Rica.

Reste que cette technologie est coûteuse, et que les capteurs posent la question du respect de la vie privée.

Une arme par habitant en moyenne aux Etats-Unis

Cette application a été développée dans un pays où la culture du port d’armes est bien ancrée. On estime à 300 millions le nombre d’armes à feu en circulation aux Etats-Unis, pour 318 millions d’habitants, soit une moyenne d’une arme par habitant, faisant de Etats-Unis le premier pays au monde pour la détention d’armes à feu par les civils, rappelle Le Monde.  

A Milwaukee, dans le Wisconsin, un policier revient sur l’efficacité de ShotSpotter:

« Les fusillades ont atteint un stade jamais vu »

Alors que le nombre de morts par arme à feu s’élève à 30 000 par an, selon les chiffres du Brady Campaign To Prevent Gun Violence, le président Barack Obama a récemment déclaré que la fréquence des fusillades avait atteint un « stade jamais vu ».

«  Les Etats-Unis sont le seul pays développé au monde où cela se produit et aujourd’hui, ça se passe une fois par semaine », expliquait-il en juin 2014, alors que dans la même journée un nouvelle fusillade avait fait un mort et un blessé dans un lycée de l’Oregon.

« Le pays doit faire un examen de conscience. Cela devient la norme et nous prenons ces faits pour acquis d’une manière que je trouve terrifiante en tant que parent » expliquait encore le chef d’Etat américain.

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