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Ukraine-Russie: l’épreuve de force est partie pour durer

16.07.2014 par La Rédaction

Entretien avec Jean-Sylvestre Mongrenier, spécialiste de la Russie et de politique européenne de voisinage.

Après une escalade des tensions à l’est de l’Ukraine cette semaine, les puissances européennes évoquent la possibilité d’imposer de nouvelles sanctions contre la Russie, accusée de soutenir les séparatistes. Kiev craint désormais une intervention ciblée directe de Moscou contre le territoire ukrainien.

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L’Ukraine a appelé le Conseil européen à condamner l’attitude de la Russie, accusée de soutenir les séparatistes de l’est du pays. (Crédit photo: Aquir / Shutterstock.com)

JOL Press : Un avion ukrainien a été abattu cette semaine par les séparatistes pro-russes. Certains évoquent des preuves d’implication de la Russie dans les actions de ces combattants. Qu’en est-il réellement ?
 

Jean-Sylvestre Mongrenier : Ce qui est attesté, c’est que ces séparatistes sont soutenus et équipés par la Russie. Certains viennent de Russie et, en sens inverse, les corps de certains séparatistes morts pendant les combats sont rapatriés en Russie. 

Les rebelles ont également un armement lourd. Ils n’ont pas sorti leurs fusils de leurs greniers : ils ont des blindés, des armements anti-chars et des missiles sol-air qui proviennent des stocks d’armements russes. Le niveau d’équipement lourd et sophistiqué de ces combattants montre bien que nous ne sommes pas face à une guerre où des civils s’improviseraient soldats avec ce qu’ils ont sous la main comme armement.

On a donc plusieurs éléments qui montrent que ces groupes séparatistes s’intègrent dans la grande stratégie russe sur l’Ukraine.

JOL Press : Un sommet de l’UE se tient ce mercredi à Bruxelles, et de nouvelles sanctions contre la Russie pourraient être adoptées. Quelles seraient-elles ?
 

Jean-Sylvestre Mongrenier : Tout d’abord, ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’on a un conflit de fond et de longue durée avec la Russie. Il peut y avoir des hauts et des bas dans ce conflit et les modalités peuvent varier : on avait le sentiment, ces derniers jours – ou en tout cas on voulait croire – qu’il y avait une sorte d’apaisement et que la Russie était peut-être en train de lâcher les séparatistes.

En fait, l’épreuve de force continue et s’inscrit dans la durée. C’est pour cela qu’inévitablement, on se retrouve à parler de sanctions additionnelles. Il semble qu’on veuille toujours, en tout cas du côté européen, préserver une certaine marge de manœuvre, une certaine latitude d’action, et qu’on ne soit pas prêt à rentrer véritablement « dans le dur », c’est-à-dire à adopter des sanctions du troisième groupe qui toucheraient des secteurs économiques entiers.

Il s’agirait plutôt de rallonger la liste des personnes sanctionnées avec le blocage de leurs avoirs par exemple ou la non délivrance de visas. Les sanctions imposées à la Russie ont déjà eu des effets et on peut donc penser que du côté russe, il y a la volonté de continuer à déstabiliser l’Ukraine, à maintenir son pouvoir de nuisance, tout en prétendant avoir les mains propres et éviter un nouveau train de sanctions.

JOL Press : L’Ukraine risque-t-elle d’être la cible d’une agression russe sur son territoire ?
 

Jean-Sylvestre Mongrenier : Elle est déjà la cible d’une agression russe. Simplement, c’est une stratégie indirecte qui prévaut : c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’entrée en force de l’armée russe pour se saisir immédiatement du territoire ukrainien. Mais à partir du moment où la Russie soutient un certain nombre de groupes armés sur place et les équipe, on est bel et bien face à quelque chose qui ressemble à une agression.

Pour différentes raisons de part et d’autre de ce conflit, on ne veut pas utiliser directement le terme de « guerre » : du côté occidental, parce que cela nous obligerait à aller beaucoup plus vite et beaucoup plus loin dans les sanctions. Du côté russe, parce que la stratégie de la Russie consiste à privilégier des manœuvres indirectes. La question est toujours de savoir si l’on peut passer à une étape ultérieure. Le jeu d’action et de réaction pourrait, à un certain moment, pousser Vladimir Poutine à choisir une intervention directe. Cela ne peut pas être exclu.

Il faut bien comprendre que l’Ukraine est une pierre angulaire dans les représentations géopolitiques et stratégiques russes. Il ne faut pas croire que Moscou s’accommodera purement et simplement du fait que l’Ukraine, qui vient de signer l’accord d’association avec l’UE, est en train de se constituer véritablement en tant qu’État-nation indépendant et souverain.

JOL Press : Comment évolue l’armée ukrainienne sur le terrain après la prise de Sloviansk la semaine dernière ?
 

Jean-Sylvestre Mongrenier : Elle a repris l’initiative par rapport à ces derniers mois, où il y avait un véritable processus de désintégration de l’État ukrainien. Des pans entiers de ses forces de sécurité se rendaient sans combattre, et certains éléments passaient même directement vers la Russie.

Cette reprise en main de l’armée ukrainienne s’est concrétisée par le franchissement de quelques étapes décisives, comme la tenue de l’élection présidentielle, qui a montré qu’il y avait un président capable d’emporter un relatif consensus à l’intérieur de l’Ukraine aussi bien à l’est qu’à l’ouest, contrairement au récit russe qui tendait à dire que l’Ukraine serait partagée en deux.

Ensuite, il y a eu l’accord d’association signé avec l’UE, autre étape décisive, et enfin sur le terrain, on voit bel et bien une armée ukrainienne qui passe à la contre-offensive. L’objectif, au-delà de reprendre le contrôle du Donbass, est de prendre le contrôle des frontières entre l’Ukraine et la Russie pour interrompre le flux d’hommes et d’armes qui permettent aux séparatistes de combattre.

Propos recueillis par Anaïs Lefébure pour JOL Press

———

Jean-Sylvestre Mongrenier est chercheur associé à l’Institut Thomas More. Docteur en géopolitique, il est professeur agrégé d’Histoire-Géographie et chercheur à l’Institut Français de Géopolitique (Université Paris VIII). Il est spécialiste des questions de défense européenne, des relations Europe/Eurasie et Russie/Europe, et de politique européenne de voisinage (Est européen et Bassin méditerranéen).

La Rédaction


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