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Violences policières au Brésil: «L’Etat joue avec son propre peuple»

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JOL Press : Que voulez-vous dénoncer à travers la campagne d’affiches Kama Surra ?
 

Gabriel Morais : Le projet vise à sensibiliser les médias et l’opinion publique sur un problème social grave au Brésil : le comportement violent et illégal des officiers de police contre des personnes innocentes pendant des manifestations pacifistes. C’est le moment clé pour se mobiliser en menant des actions et manifester car les projecteurs du monde entier sont tournés vers le Brésil pendant le mondial… Nous pouvons être entendus.

A travers cette campagne d’affiches, nous détournons les positions amoureuses du Kama Sutra pour représenter les forces de l’ordre s’en prendre physiquement aux manifestants.

JOL Press: Les manifestations perdurent en marge du Mondial de football ?
 

Gabriel Morais : La situation est difficile… Le gouvernement joue avec son propre peuple. Mais aujourd’hui, les gens en ont assez et font face. Tous les jours, au moins une manifestation se déroule dans le pays. Les médias officiels tentent d’étouffer en raison de la Coupe du Monde de Football qui se tient jusqu’au 13 juillet.

JOL Press: Quelles sont les revendications des manifestants ?
 

Gabriel Morais : Les Brésiliens veulent plus de transparence. Ils refusent que l’argent public soit utilisé n’importe comment. Le Brésil fait partie des pays dont les impôts sont les plus élevés, alors que les gens ne reçoivent rien en retour. Ceux qui défilent dans les grandes villes du pays appellent le gouvernement à œuvrer pour un meilleur système de santé, et une éducation publique de qualité.

JOL Press: La violence policière au Brésil est-elle un héritage de la dictature ?
 
Gabriel Morais : La brutalité est monnaie courante chez les forces de l’ordre au Brésil. Cette violence date effectivement de la dictature de 1964 à 1985. Le peuple n’a pas connu de réalité différente, et s’est « habitué » à cette répression.

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La campagne « KamaSurra » – « Surra » signifiant « volée de coups » en français » – présente une série d’affiches basées sur des positions du Kama Sutra, à une différence près : « Au lieu de montrer un couple faisant l’amour, nous représentons les forces de l’ordre s’en prendre physiquement aux manifestants », expliquent les créateurs du projet sur le site.

 

 

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