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Centenaire 14-18: chronologie du départ en guerre

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Attroupement autour de la calèche dans laquelle se trouvaient François Ferdinand et son épouse – Photo DR shutterstock

28 juin 1914 : l’héritier de l’empire austro-hongrois n’est plus

Il devait succéder à son père, l’empereur François-Joseph, alors âgé de 84 ans. Il souhaitait donner aux populations slaves, notamment la Serbie, les mêmes droits qu’aux Allemands et aux Magyars. L’archiduc François-Ferdinand s’était ainsi fait deux ennemis : les conservateurs austro-hongrois et les indépendantistes serbes. Alors qu’il paradait dans les rues de Sarajevo, la capitale serbe, il est assassiné au revolver par Gavrilo Princip, un nationaliste serbe de seulement 19 ans. L’Europe entière est sous le choc, mais commence surtout à frémir : l’Empire d’Autriche-Hongrie n’est pas réputé pour sa clémence, et la possibilité d’une attaque de la Serbie est rapidement envisagée.

23 juillet 1914 : l’ultimatum intrusif de l’Autriche-Hongrie

Sarajevo est instantanément sujette à une réglementation stricte, au soir de la mort de l’héritier François-Ferdinand : fermeture de tous les commerces à huit heures, interdiction des rassemblements de plus de trois personnes. Du côté de Vienne, la perspective d’une guerre en Serbie est tout à fait envisageable, voire fortement souhaitée. L’ultimatum du 23 juillet en est la preuve irréfutable : le texte se compose de dix points que l’Etat serbe se doit de respecter pour préserver la paix. Ces conditions sont volontairement exagérées et intrusives, ne respectant pas la Serbie comme un Etat autonome. Pourtant, seul un point sera réfuté : autoriser l’Empire austro-hongrois à enquêter lui-même sur le meurtre du fils de l’empereur. L’ultimatum n’est pas donc pas entièrement accepté : Vienne dispose du feu vert qu’elle attendait depuis un mois et déclare la guerre le 28 juillet 1914.

31 juillet 1914 : Jaurès assassiné, le dernier rempart pour la paix s’effondre

Pendant que l’engrenage des alliances s’actionne peu après l’annonce du 28 juillet, la France va rentrer de plein fouet dans le climat belliqueux qui régnait en Europe. Dans un pays divisé par une gauche pacifiste et un fort mouvement nationaliste qui privilégiait l’entrée en guerre, Jean Jaurès tenta de promouvoir la paix à tout prix. Au terme d’une journée marathon qui le vit tenir deux discours à la Chambre des députés et au ministère des Affaires Etrangères, il est abattu à bout portant par Raoul Villain, un étudiant nationaliste déséquilibré, au Café du Croissant. Jaurès s’apprêtait à rédiger un nouveau « J’accuse » pour prévenir des dangers d’une guerre mondiale. Ironie du sort, le décès de cet homme de paix entraînera l’adhésion à l’Union Sacrée et entérina le branlebas de combat de l’armée française dès le lendemain.

3 août 1914 : l’Allemagne déclare la guerre à la France                    

L’engrenage des alliances fut on ne peut plus rapide. Une fois la Serbie officiellement visée par l’Empire d’Autriche-Hongrie, la Russie se rangea instantanément du côté serbe et commença à organiser son armée. Le 1er aout 1914, consciente du danger de l’entrée en guerre des Russes pour sa frontière orientale, l’Allemagne de Guillaume II s’allie officiellement à l’Empire austro-hongrois : la Russie devient alors leur ennemi commun. Le monarque ne s’arrête pas en si bon chemin : au matin du 3 août, l’Allemagne rentre en guerre contre la Serbie, et la France, deux alliées du nouvel adversaire russe. Les alliances ont fonctionné, et ce sont désormais quatre grandes puissances européennes qui s’apprêtent à en découdre au terme d’un conflit qui « ne devait pas durer plus d’un an », selon le Tigre, Georges Clémenceau.

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