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Chili: une pétition pour punir les viols commis sous la dictature

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Les années de la dictature de Pinochet représentent un traumatisme pour les femmes du camp « Venda Sexy ». Une pétition circule sur Internet pour convaincre la ministre des Femmes de reconnaître et de punir les crimes sexuels commis dans le centre de torture de Santiago. Le sujet de la torture est encore tabou au Chili. Il a fallu du temps pour que les langues se délient et qu’on raconte les modes de torture utilisés sous la dictature.

Le viol comme moyen de torture

Durant la dictature, l’usage de la torture était institutionnalisé. La majeure partie des séances de torture était avec de l’électricité et des privations d’eau ou de nourriture.

En matière de supplices, on connaît déjà « la discothèque ». Afin de réduire la résistance psychologique de la victime, les bourreaux mettaient des chansons de Dalida ou de Julio Iglesias à plein volume pendant des heures.

Le nom du camp « Venda Sexy » permet de comprendre l’horreur du camp. « Venda » renvoie au fait qu’elles avaient très souvent les yeux bandés, et « Sexy » fait référence à leur fonction d’esclaves sexuelles.

Une des femmes membres de l’association témoigne : « Les viols avec des chiens avaient lieu au centre Venda Sexy, surtout avec le chien que les militaires appelaient Volodia ».

Un combat pour la survie

Les membres de l’association « Venda Sexy » sont toutes des rescapées de ce camp de torture. Par l’intermédiaire de leur association, ces 9 Chiliennes se font un devoir de témoigner. Elles veulent raconter leur vécu, afin de faire prendre conscience au monde l’horreur de la dictature.

Selon ces femmes, 840 militaires coupables de meurtres et de viols sont toujours en liberté. C’est un cri pour la justice qui est lancé à la ministre Pascal de Sernam. La pétition rencontre un large succès sur Internet. Déjà 4603 signatures ont été récoltées

La reconnaissance et la punition de ces viols permettront à ces femmes de se reconstruire : « Je sens que, après cette expérience, ils m’ont détruite (…) J’ai mis des années à me reconstruire ».

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