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Comment la demande chinoise en ivoire décime les éléphants d’Afrique

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Des centaines de milliers d’éléphants sont victimes des braconniers chaque année. Crédit : Shutterstock

La Chine est depuis quelques années le principal marché légal d’ivoire de la planète. Alors que la plupart des pays occidentaux, dont la France en tête qui a détruit son stock illégal en février dernier, ont déclaré ouvertement la guerre au marché noir, l’Asie apparaît comme un eldorado pour les trafiquants qui chassent l’éléphant et ses précieuses défenses.

20% tués en 4 ans

Dans une étude publiée dans le magazine scientifique américain Proceedings of the National Academy of Science, les chercheurs, dirigés par George Wittemeyer de l’Université du Colorado, ont découvert un lien direct entre la demande chinoise et la hausse du braconnage, principalement en étudiant les populations d’éléphants dans la réserve nationale de Samburu au Kenya.

Les chiffres sont accablants : plus d’animaux ont été tués entre 2009 et 2012 que dans la décennie précédente. Le nombre de carcasses qu’ils ont retrouvées coïncide avec la montée du cours de l’ivoire en Chine. Au final, 20% de la population totale de la réserve de Samburu a été décimée pendant ces quatre années.

Conséquences sur le long terme

Et ces données se confirment lorsque le prix de l’ivoire a atteint un pic en 2011, où 40 000 éléphants ont été tués, soit 8% de la population totale. Pour les braconniers, ce commerce risqué est très rentable. 1kg d’ivoire se négocie environ 3 000$ sur le marché international et les défenses d’un éléphant peuvent peser plus de 110kg. Les conséquences sont dramatiques pour la reproduction car de moins en moins de mâles en âge de s’accoupler sont disponibles dans la réserve.

En plus des dangers pour l’espèce, le commerce de l’ivoire pose aussi des problèmes géostratégiques. Avec de tels gains, des groupes rebelles ou terroristes se financent grâce à lui et achètent notamment de l’armement. Des problèmes que la Chine continue pour l’instant d’ignorer, malgré les conséquences désastreuses de cette politique.

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