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Décodage de l’ADN: quels sont les risques?

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Profil d’Illumina

La firme Illumina, leader mondial du séquençage et de l’analyse de l’ADN, est dirigée par Jay Flatley. Elle possède des machines qui décodent les 3 milliards de paires de bases qui composent le génome humain en moins de 24h, pour un coût inférieur à 1000 dollarsIllumina fournit la totalité des laboratoires, ses ventes s’élèvent à 1.4 milliard de dollars

Les progrès que le séquençage « low cost » de l’ADN apporte

Le séquençage est la capacité de révéler, aux hommes, les gènes porteurs de maladies dont ils seront victimes afin de les dépister à temps et de leur procurer le meilleur traitement possible.

« Bientôt, lorsque vous irez voir votre oncologue, la génétique l’aidera à choisir le cocktail de molécules le plus efficace pour traiter votre tumeur et le plus adapté à votre profil génétique, car l’effet peut être très différent d’une personne à l’autre », explique Jay Flatley, interviewé par Le Monde.

Cette méthode peut également être effectuée sur le fœtus, dont une partie de l’ADN est présente dans le sang de la mère. Dans ce cas, il est possible de détecter certaines maladies et mutations génétiques comme la trisomie 21. Ce procédé permet d’éviter l’amniocentèse, examen à risque qui établit un diagnostic prénatal.

Le séquençage « low cost » permettra aux médecins et patients d’utiliser cette méthode à moindre coup. Ainsi, l’émergence d’une élite qui serait traitée pour toutes leurs maladies à venir, en dépit d’une classe inférieure qui continuerait à mourir parce que leur cancer n’a pas été dépisté assez tôt, sera évitée. Le prolongement de la vie de l’Homme est à prévoir.

Le danger de la longévité

Il n’y a pas de progrès sans coût : l’augmentation de la durée de la vie est l’un des facteurs de surpopulation, elle produit des déficits dans les systèmes de santé publique et de sécurité́ sociale dans le monde entier, elle requiert des quantités monstrueuses de denrées alimentaires et produit d’immenses masses de pollution (fourrage, déchets d’élevage, restes alimentaires, emballages de produits) qui a comme effet l’empoisonnement de la planète.

Le problème est donc la capacité de la terre à fournir, pour la totalité des hommes, les ressources suffisantes en nourriture et énergie.

Aujourd’hui, alors que le séquençage de l’ADN humain n’est pas encore visible sur la densité de la population, l’organisation internationale Global Footprint Network a signalé, le 19 août 2014, « Le Jour du Dépassement » (Global Overshoot Day ) : « Il aura fallu moins de huit mois à l’humanité pour consommer toutes les ressources naturelles renouvelables que la Terre peut produire en un an », selon un extrait du communiqué de presse de l’entreprise. L’humanité utilise l’équivalent de 1,5 planète pour fournir les ressources que nous utilisons et absorber nos déchets.

Comment est-il possible que la terre soit conservée alors que la population, qui ne va cesser d’augmenter, ne se contente pas de ce que la planète peut lui offrir?

Deux solutions:

– Soit la procréation des hommes diminue afin de réguler la densité de la population, de ce fait les ressources de la terre seront moins solicitées.  

– Soit des mesures radicales doivent être entreprises en ce qui concerne l’écologie afin que l’homme ne détruise pas la planète. 

Le danger de l’eugénisme

« Le séquençage n’a pas pour but de sélectionner un enfant selon ses traits (…) Or, aujourd’hui, la loi ne dit pas ce qui peut ou ne peut pas être fait avec les données recueillies. Cela doit changer », selon Jay Flatley pour le journal Le Monde.

En décryptant le génome humain, le séquençage n’a pas seulement la capacité de voir les maladies que chacun a la possibilité de développer, il peut accéder à tout ce que l’humain est. Une connaissance dangereuse, selon l’usage que les scientifiques en font.

Etant donné que le séquençage de l’ADN peut être appliqué sur le fœtus, il est déterminant en ce qui concerne le choix de mener une grossesse à terme ou non. Le risque est le suivant : seuls les enfants qui auront les meilleures capacités intellectuelles et physiques viendront au monde, ne voulant pas d’un enfant plus faible que les autres. Ainsi, cette méthode peut très vite glisser vers l’eugénisme, domaine de la génétique appliquée qui cherche à améliorer l’espèce humaine. Le terme a été créé en 1883 par le naturaliste anglais Francis Galton (1822-1911) pour désigner la science, la technique et la politique visant à améliorer les « qualités héréditaires » de groupes humains par le contrôle de la procréation.

Voici en quoi la frontière entre la médecine curative et méliorative est poreuse.

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L’application du séquençage « low cost »

Au Royaume-Uni, le projet « Genomic England » se fixe comme objectif de séquencer les génomes de 100 000 Britanniques, dont une importante partie souffre de maladies héréditaires ou de cancers.

L’institut génomique de Pékin a pour but de répertorier le génome de « surdoués », dont le QI dépasse 160.

Le biologiste américain Craig Venter, dirigeant d’une entreprise privée, voudrait recenser les gènes de la longévité

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