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EN DIRECT – Affaire Pistorius: dernier jour du procès, verdict attendu

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Oscar Pistorius aura été malmené par le procureur Gerrie Nel tout au long du procès. (Crédit: FIickr)

A 27 ans, Oscar Pistorius pourrait bien passer la deuxième moitié de sa vie derrière les barreaux. Une trajectoire désastreuse pour le natif de Johannesburg, exemple pour la jeunesse et pour la lutte contre le handicap. Né sans péronés et amputé à onze mois, il est le premier athlète handisport à remporter une médaille chez les valides. A l’issue du jugement, retiendra-t-on uniquement le meurtrier ?

Mortelle Saint-Valentin

Dans la nuit du 14 février, la police de Pretoria est alertée par les voisins de Pistorius, dérangés par les cris d’une dispute puis apeurés par des coups de feu. Lorsque les officiers atteignent le domicile du couple, Reeva Steenkamp gît sur le sol ; Oscar Pistorius, lui, est hébété et en larmes. La top model sud-africain est décédée, touchée mortellement par quatre balles tirées à bout portant.

Pistorius est incuplé dès le lendemain pour meutre prémédité et détention illégale d’arme à feu. L’intéréssé nie formellement, et prétend avoir agi sous le coup de la panique. Il pensait que c’était un cambrioleur qui se cachait dans les toilettes de son domicile…

Les parents de Steenkamp souhaitaient « une justice sans faille, mais surtout immédiate ». Une deuxième condition qui ne sera pas remplie, puisque le procès débutera le 3 mars 2014, la faute au forcing des avocats de l’athlète principalement.

L’Afrique du Sud est déjà la grande perdante de l’affaire Pistorius : enclavé dans la violence urbaine et la perpétuelle montée du taux de criminalité, le pays organisateur de la Coupe du Monde de football 2010 perd vraisemblablement un porte-étendard de l’espoir et du changement.

Incohérences dans le témoignage de Pistorius

S’il y en a bien un qui est convaincu de la culpabilité du sprinteur le plus rapide de l’histoire du handisport, c’est le procureur Gerrie Nel. Tout au long du procès, il tente de pousser l’accusé à bout, dans le but d’exposer l’incongruité de ses propos : « Si chaque élément de preuve de culpabilité dans le dossier pesait une plume, cela ferait très lourd dans la balance ». Une formule qui n’est pas dénuée d’emphase, et qui prouve la totale conviction du magistrat sud-africain. 

Selon Nel, Pistorius est « un témoin effroyable dont la version des faits est absolument dénuée de toute vérité ». Au cours de sa plaidoirie du 7 août, qui précède celle de la défense, le procureur insista longuement sur le manque de crédibilité d’Oscar Pistorius qui aurait menti à maintes reprises à la justice de son pays.

L’argument le plus implacable demeure la mise en évidence d’un mensonge, certes minime, mais qui ébranle le statut de victime malgré lui arboré par Pistorius. Interrogé au sujet de son amour pour les armes à feu, l’accusé, interrogé sur un type de munitions, le « zombie stopper », avait affirmé « n’avoir aucune idée de ce que c’était ». D’après cette vidéo projetée pendant le procès, Pistorius l’a su mais a oublié vite, très vite…

La thèse de la dispute qui mène au crime passionnel, l’incongruité de son discours, son instabilité chronique (il a déclenché une rixe dans une discothèque de Johannesburg le mois dernier) enfoncent Oscar Pistorius au point que l’on peut se demander s’il existe encore une chance que la justice sud-africaine ne le relaxe. L’ancien athlète pourrait néanmoins établir un nouveau record, plus triste que les autres : devenir le premier sportif professionnel sud-africain à écoper de la peine maximale.

 


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