Alors que les combats continuent au nord de l’Irak entre les djihadistes de l’Etat islamique et les forces armées irakiennes et kurdes, appuyées par les Américains, le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki s’est engagé dans un bras de fer contre le président irakien. Lundi 11 août, le président a nommé Haïdar al-Abadi comme nouveau Premier ministre.
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Haïdar al-Abadi, nouveau Premier ministre irakien, nommé le 11 août 2014. Photo publiée sur sa page officielle : haiderabadi.com.
Lundi 11 août :
• Le président irakien, Fouad Massoum, a demandé au chiite Haïdar al-Abadi, ancien vice-président du Parlement, de former le nouveau gouvernement. Il devient Premier ministre à la place du contesté Nouri al-Maliki. « Le pays est entre vos mains », a déclaré M. Massoum. Les Etats-Unis ont salué cette nomination.
• L’Alliance nationale, principale coalition chiite au Parlement, a désigné Haïdar Al-Abadi comme candidat au remplacement du Premier ministre Nouri al-Maliki.
• Les Etats-Unis annoncent livrer des armes aux combattants kurdes contre les djihadistes de l’Etat islamique qui ont pris le contrôle de la ville de Jalawla (130 km au nord-est de Bagdad).
• Les ambasseurs des pays de l’Union européenne sont convoqués mardi 12 août à Bruxelles pour une réunion extraordinaire visant à trouver une solution pour empêcher l’avancée des djihadistes en Irak.
• La Ligue arabe accuse l’Etat islamique de « crimes contre l’humanité » pour les massacres perpétrés sur la minorité des Yézidis au nord de l’Irak. 500 d’entre eux auraient été tués par les djihadistes.
• Selon la télévision d’Etat irakienne, la Cour suprême fédérale a donné raison au Premier ministre, confirmant que la coalition remportée lors des élections législatives du 30 avril par Nouri al-Maliki, intitulée « l’Etat de droit », était la plus importante du Parlement.
• Le ministre américain des Affaires étrangères, John Kerry, a apporté son « ferme soutien » au président Massoum, garant de la Constitution, qui prévoit qu’il nomme un Premier ministre issu de la plus forte coalition du Parlement.
• Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, reconduit au pouvoir en avril dernier mais très critiqué, a indiqué dans la nuit de dimanche à lundi qu’il allait « déposer une plainte devant la Cour fédérale contre le président » Fouad Massoum. Il accuse ce dernier de chercher à l’empêcher de briguer un troisième mandat de Premier ministre. À la crise sécuritaire s’ajoute une crise politique.
• D’importantes forces armées irakiennes (membres de la sécurité, de la police et de l’armée), loyales au Premier ministre chiite, ont été déployées dimanche soir dans les rues de Bagdad, la capitale irakienne.
Retour sur la journée du dimanche 10 août :
• Les Kurdes déclarent avoir repris deux villes du nord de l’Irak, Al Kouaïr et Makhmour, jusque-là aux mains des combattants de l’Etat islamique.
• L’Etat islamique est accusé d’avoir assassiné au moins 500 yézidis, minorité kurdophone non-musulmane, persécutée par les djihadistes. Certains, dont des femmes et des enfants, auraient été enterrés vivants.
• Laurent Fabius s’est rendu en Irak, à Bagdad et Erbil (capitale du Kurdistan irakien). La France a déclaré qu’elle n’interviendrait pas militairement en Irak, mais qu’elle appuierait l’assistance humanitaire.
• Les Américains ont poursuivi leurs frappes aériennes dans le nord de l’Irak contre les positions de l’Etat islamique qui continue son avancée, pour défendre les peshmergas (combattants kurdes).
• Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont largué des produits de première nécessité (nourriture et eau) dans la région du mont Sinjar, près de la frontière syrienne, pour venir en aide aux populations menacées par l’avancée des djihadistes au nord de l’Irak.