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En Turquie, «le mouvement Gezi est encore dans tous les esprits»

08.08.2014 par La Rédaction

Interdiction de vendre de l’alcool, censure d’Internet, liberté de la presse muselée… Afin de dénoncer les mesures autoritaires adoptées par le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, des milliers de Turcs sont descendus place Taksim pendant l’été 2013, sous le cri de ralliement #OccupyGezi. A quelques jours de l’élection présidentielle en Turquie, le designer turc Uçman Balaban – auteur d’une vidéo d’animation remarquée en Turquie – et Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble, reviennent sur l’héritage de ce mouvement protestataire dans la société turque aujourd’hui.

[image:1,l]

JOL Press: Un an après, que reste-t-il du mouvement Gezi ?

Uçman Balaban : Le mouvement Gezi est encore présent dans les esprits des Turcs. Cependant, je ne pense pas que nous connaîtrons une mobilisation semblable à celle d’Occupy Gezi dans un avenir proche. De temps à autre, quelques manifestations ou affrontements avec la police éclatent. Mais aujourd’hui, nous ne savons pas qui sont les manifestants et ce qu’ils essaient de faire. Ils viennent le plus souvent en groupe, affrontent la police et disparaissent.

Nous pensons que le gouvernement turc essaie de nous provoquer, mais la plupart des manifestants de Gezi sont plus intelligents que ça. Après la victoire de Recep Tayyip Erdogan aux élections municipales, la plupart des gens ont péniblement reconnu que nous étions une minorité dans notre propre pays. Ce que nous faisions auparavant librement est en train de devenir illégal. Nous faisons toujours de notre mieux pour garder l’esprit de Gezi en vie, mais je crains que dans quelques années, l’occupation de Gezi ne soit plus qu’un beau souvenir.

Héritage de la mobilisation place Taksim
 

JOL Press: Qu’est-ce que cette mobilisation a permis de faire évoluer dans la société turque ?

Uçman Balaban : Aujourd’hui, les gens sont plus au courant de ce qu’il se passe dans la société qu’avant. Les gens parlent davantage. Mais la plupart de ces discussions ne mènent nulle part. Personne n’arrive à être aussi organisé que du temps de Gezi. Mais cela nous a tout de même permis d’être davantage politisés et de libérer notre parole sur notre avenir.

JOL Press : Quel regard portez-vous sur ces élections ? Que reprochez-vous au gouvernement de l’AKP ?

Uçman Balaban : Aucun des candidats ne représentent mes idées. Tout le monde connait l’issue des élections… Nous sommes forcés de choisir entre trois maux. Je reproche à mon gouvernement d’aliéner son propre peuple. Et cela ne peut que mal se terminer.

JOL Press: Dans une vidéo d’animation que vous avez réalisée, on découvre une main qui écrase tout sur son passage : manifestants, liberté de la presse, mixité dans les écoles… Une métaphore de la dérive autoritaire du gouvernement ?

Uçman Balaban : La plupart des événements que j’aborde dans la vidéo sont réels : nous les avons vécus, ici, en Turquie. Concernant la répression dont nous avons été victime, on nous dit sans arrêt que « quelqu’un » est responsable, sans jamais précisément nous dire de qui il s’agit. Tout le monde accuse une certaine force mystique, responsable de ce qui s’est passé. Ainsi, utiliser cette main géante sortant de nulle dans la vidéo me semblait être une métaphore appropriée.

Made in Turkey from Uçman Balaban on Vimeo.

« Gezi : la quintessence de cette contestation croissante »
 

JOL Press : Quel était l’objectif du « mouvement Gezi » ? Pourra-t-il s’exprimer dans les urnes ?

Jean Marcou : L’objectif du « mouvement Gezi » n’a jamais été de renverser Erdoğan, même si ce dernier l’a prétendu pour le faire apparaître comme un mouvement factieux et justifier la répression à son encontre. Le « mouvement Gezi » s’est développé avant tout pour critiquer la politique du gouvernement et proposer une autre forme de développement plus respectueuse du cadre de vie et de la diversité des opinions des citoyens. Depuis plusieurs années, des mouvements variés secouent la société turque: manifestations étudiantes, grèves de salariés, protestations de femmes, revendications des alévis, des Kurdes, des LGBT…

Le mouvement « Gezi » a été en quelque sorte la quintessence de cette contestation croissante, mais il n’a pas réussi à s’exprimer par la suite dans les urnes. La dynamique de la société civile est une chose, la dynamique électorale en est une autre. L’histoire et l’expérience ont montré que les deux processus étaient souvent disjoints. Pas plus que le « mouvement Gezi » n’a fait disparaître l’AKP, l’élection d’Erdoğan à la présidence ne va mettre un terme à l’effervescence de la société turque. Le prochain locataire de Çankaya – la résidence des présidents turcs – serait bien inspiré de s’en souvenir.

————–

>> Plus d’informations sur Uçman Balaban 

La Rédaction


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