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Espagne: une chaîne de soutiens-gorge contre la misogynie d’un maire

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« J’ai certaines réticences à rentrer dans un ascenseur. Imaginez que vous entrez dans un ascenseur et qu’il y ait une fille qui veut vous nuire, qui entre avec vous, arrache son soutien-gorge, sa jupe et sort en criant que vous avez tenté de l’agresser ».

Ce ne sont pas les premiers propos misogynes de Francisco Javier Leon de la Riva. Les femmes, à travers toute l’Espagne, réclament ainsi la démission de ce maire qui montre trop souvent son hostilité envers les femmes.

Manifestations

Les déclarations du maire ont été diffusées jeudi 22 août sur la radio espagnole Onda Cero. Aussitôt, un grand mouvement de contestation s’est formé dans les rues de Valladolid. La coordination des femmes de Valladolid a appelé à manifester lundi dernier. Les manifestants ont ainsi formé une chaîne de soutiens-gorge pour montrer leur mécontentement. Beaucoup d’hommes ont rejoint le cortège auprès des femmes. 

Sur les pancartes affichées un peu partout dans la ville, le message est clair : « Non à la violence des genres », « Pour une ville sans maire machiste », « Une agression peut être aussi verbale ».

Carmen Monton, la secrétaire chargée de l’égalité au parti socialiste espagnol, accuse le maire « d’alimenter le spectre des fausses accusations » et de « manquer de respect envers les femmes ».

#EscracheDeSujetadores

La colère s’exprime aussi sur Twitter, par le hashtag #EscracheDeSujetadores. C’est Ada Calau qui, la première, a lancé l’appel à la mobilisation. Selon son premier tweet à ce sujet, le maire de Valladolid « mérite une tornade de soutien-gorge et de chaussures à talons lors de sa prochaine apparition publique ».

Le mot « escrache » n’a pas son équivalence en français. Ce terme désigne en fait un type de manifestation propre aux pays hispaniques : les manifestants doivent se rendre devant le lieu de travail ou devant le domicile du politique fustigé.

 

 

Des propos mal interprétés selon le maire

Face à la colère grandissante des femmes, l’élu a dû présenter devant la presse ses excuses publiques. Il affirme que ses propos sont sortis de leur contexte. Ce n’est pas la première fois que l’homme politique dit être victime de la mauvaise interprétation des femmes.

En 2007, lors de sa campagne électorale, Francisco Javier de la Riva avait déclaré à propos de son opposante socialiste : « ils m’ont accusé de tout à part  de l’avoir violée, mais c’est compréhensible ». Un autre accident a également fait beaucoup de bruit en 2011, lorsque le politique a comparé le physique d’une ministre socialiste avec celui d’un personnage de bande dessinée.

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