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Etats-Unis: Barack Obama bientôt poursuivi pour abus de pouvoir?

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La Chambre des représentants a voté, par 225 voix contre 201, le lancement d’une procédure judiciaire contre Barack Obama pour abus de pouvoir (Photo: Shutterstock.com)

A trois mois des élections de mi-mandat, qui auront lieu le 4 novembre, la ficelle semble un peu grosse. La Chambre des représentants, où les républicains sont majoritaires, a autorisé, mercredi 30 juillet, le lancement de poursuites judiciaires contre Barack Obama. Les élus du Grand Old Party, surnom du parti conservateur, accusent le président d’abus de pouvoir.

Selon eux, le locataire de la Maison-Blanche serait devenu un président-monarque, gouvernant par décret et interprétant librement les lois votées au Congrès. «Le président Obama est allé au-delà de ses pouvoirs constitutionnels», a affirmé le président de la Chambre, John Boehner.

183 décrets

Les conservateurs visent notamment les deux reports de l’entrée en vigueur d’un volet de l’Obamacare relatif aux employeurs – motivés par les débuts chaotiques de la réforme du système de santé. Comble de l’ironie, les républicains se sont battus bec et ongles contre ce texte.

En six ans, Barack Obama a signé 183 décrets – des choix assumés par le pouvoir exécutif dans la mesure où le Congrès reste paralysé entre une Chambre républicaine et un Sénat démocrate. Le président américain a ainsi régularisé 580 000 sans-papiers pour une durée limitée ou encore relevé le salaire minimum des prestataires de l’Etat, rappelle Le Figaro.

Pour les républicains, peu importe que la plupart de ces décrets (147 sur 183) aient été signés lors de son premier mandat. Surtout, Barack Obama est loin d’être le recordman du décret : George W. Bush a en signé 291, Bill Clinton 364 et Ronald Reagan 381. 

Impeachment 

Les démocrates ont dénoncé une manœuvre électoraliste. Par cette procédure, le Grand Old Party chercherait à apaiser son aile droite, qui réclame l’impeachment de Barack Obama – procédure de mise en accusation du président pouvant aboutir à sa destitution. Selon un récent sondage, 56% des républicains se disent favorables à une telle procédure.

«Tout le monde comprend que c’est une combine politique», a réagi Barack Obama, en déplacement dans le Missouri. «Au lieu de porter plainte contre moi parce que je fais mon travail, je veux que le Congrès fasse son travail […] Arrêtez les effets de manche !»

Du reste, il n’est pas dit que ces poursuites judiciaires aboutissent. Jusqu’à présent, la justice s’est montrée hésitante à arbitrer des conflits entre les pouvoirs exécutif et législatif.

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