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Timothy DeFoggi était directeur de la cybersécurité du Département de la Santé et des Affaires Sociales américain, qui traite notamment des questions de protection de l’enfance. (Crédit photo: Shutterstock.com)
Lorsque le FBI a lancé l’Opération Torpedo il y a deux ans, les agents ne pensaient pas finir par arrêter Timothy DeFoggi, celui qui était à la tête de la sécurité du Web américain. Cette opération visait à identifier l’administrateur de trois sites de pornographie infantile accessibles sur Tor, un programme informatique permettant de visiter des sites non référencés de manière anonyme.
Préférence pour les nourrissons
Le magazine Wired révèle les dessous de l’affaire, dont notamment les habitudes de DeFoggi en ligne. Il se connectait régulièrement sur plusieurs sites internet dont les serveurs étaient situés au Nebraska et qui étaient administrés par un dénommé Aaron McGrath. Ce dernier a été arrêté dès 2012 par le FBI, qui a saisi ses trois sites internet. Mais au lieu de les fermer tout de suite, les agents ont continué à faire fonctionner les sites quelques semaines afin de pouvoir identifier les utilisateurs.
Pour se connecter et échanger, DeFoggi utilisait des pseudonymes qui se passent de traduction : « fuckchrist » et « PTasseater ». Le FBI a ainsi découvert dans les discussions qu’il exprimait clairement le désir de violer, battre et assassiner des nourrissons. Avec les informations collectées et grâce à un logiciel espion, ils ont enfin pu retrouver les adresses IP d’une douzaine de personnes et procéder aux arrestations des suspects.
Citoyen modèle
Le 26 août dernier, DeFoggi a donc été reconnu coupable d’avoir sollicité du contenu pédopornographique et d’en avoir également partagé. Il connaîtra sa sentence en novembre prochain. Wired révèle aussi que lors de son arrestation, le FBI a trouvé un téléchargement en cours d’une vidéo pornographique infantile sur son ordinateur, ainsi que des photos et des preuves dans son historique qu’il fréquentait bien les sites que le FBI surveillait.
En tant que directeur de la cybersécurité du Département de la Santé et des Affaires Sociales américain, qui traite notamment des questions de protection de l’enfance, DeFoggi était parfaitement au courant de la traque opérée par le FBI pour retrouver les pédophiles sur internet. Le pire est qu’il était considéré comme un citoyen modèle maintes fois décoré pour son travail au gouvernement. Il a notamment reçu une récompense du Trésor Public et un certificat de reconnaissance pour son rôle dans une unité lors du passage de l’ouragan Katrina.
Un serviteur public exemplaire qui se décrivait en ligne comme « ayant beaucoup de perversions » tout en demandant des photos et des vidéos d’enfants abusés.