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Europe: Jean-Claude Juncker maintient le cap de la rigueur

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Pour Jean-Claude Juncker, l’austérité et la crise ne sont pas terminées (Photo: Shutterstock.com)

La destination est symbolique. Pour son premier déplacement officiel après son élection mi-juillet à la tête de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker a choisi Athènes. «Je ne dis pas que la rigueur budgétaire est arrivée à son terme, la rigueur reste d’essence dans ce pays (la Grèce) comme dans d’autres», a déclaré lundi 4 août le chef de l’exécutif européen.

Devant le Premier ministre grec, Antonis Samaras, l’ancien président de l’Eurogroupe a rappelé qu’il s’était battu «comme un lion» pour maintenir ce pays dans la zone euro. Il a aussi félicité la Grèce pour l’amélioration de ses finances publiques – au prix d’un plan de rigueur drastique.

Rassurer les marchés

«Nous avons besoin de discipline budgétaire et de crédibilité financière, mais il faut aussi œuvrer pour la croissance», a-t-il martelé. Vendredi 1er août, à Bruxelles, le nouveau président de la Commission avait rappelé que ses priorités étaient «la croissance, l’emploi, l’investissement».

«Jean-Claude Juncker est quelqu’un de très pragmatique, c’est un homme de compromis. En défendant la rigueur, il rassure les marchés financiers et la chancelière allemande Angela Merkel. En plaidant pour une hausse des investissements, il donne des gages à la gauche qui l’a soutenu à la tête de la Commission», explique Pascal Fontaine, spécialiste de l’Europe.

«L’ex-Premier ministre du Luxembourg montre qu’il poursuivra la politique de Barroso, qui passe notamment par une baisse des dépenses publiques. Une chose est sûre : les Allemands n’accepteront pas une remise en cause de la stratégie de sortie de crise», ajoute Pascal Fontaine. 

Espirito Santo (BES) 

Concernant la situation économique européenne, Jean-Claude Juncker reste prudent. «Je crois qu’on a déjà fait un long chemin et qu’on en arrive à la fin, mais on n’a pas encore passé le cap» de la crise, a-t-il déclaré Athènes. Malgré des signes de redressement, il «faut rester vigilant».

«On pourrait être affecté par des choses qu’on n’est pas en mesure de prévoir», a-t-il dit, en faisant allusion à la banque portugaise en difficulté Espirito Santo (BES). Dans la nuit de dimanche à lundi, la Commission a autorisé le Portugal à renflouer la BES à hauteur de 4,4 milliards d’euros pour «rétablir la confiance dans la stabilité du système financier» du pays.

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