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Facebook: bientôt un avertissement pour repérer les articles satiriques?

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(Crédit: shutterstock)

Facebook pour les Nuls

« Nous faisons apparaître la mention [satire] devant les liens d’articles satiriques qui se trouvent dans le fil ‘articles connexes’ car nous avons reçu de nombreuses demandes de personnes qui souhaitaient distinguer de manière claire les articles satiriques des autres contenus ». Cette décision, relayée par un responsable Facebook USA, fait écho aux plaintes de plus en plus nombreuses d’internautes, et qui témoigne de l’apogée des sites à portée satirique sur la Toile.

Ainsi, sur la version américaine du père des réseaux sociaux, la mention [satire] commence à fleurir au côté d’articles, satiriques donc, recommandés à l’internaute. Le site The Onion, inspiration directe de son voisin français le Gorafi, est la première victime de l’expérimentation. Un avertissement qui déplaît aux plus grands fans du site, qui considèrent que cette mention «gâche en quelque sorte la saveur du contenu ». 

Si ces essais venaient à être concluants, l’intégralité des articles satiriques à l’international seraient affublés du label [satire] sur le plus gros des réseaux sociaux. Le site américain Ars Technica se demande si Facebook pense que ses utilisateurs sont stupides ; en tout cas, ils ne sont pas assez malins pour vérifier leurs sources…

Le tableau de chasse du Gorafi

En France, le Gorafi profite encore et toujours de l’incrédulité des internautes. Si, sur sa page d’accueil, il n’existe pas d’indication claire quant à la portée satirique du contenu, les créateurs expliquent que « Le Gorafi est né après un conflit d’intérêts avec les créateurs du Figaro en 1826.». Toujours décalée et parfois à la limite du correct, la ligne éditoriale de ce site français fait fureur ; les internautes jouent souvent le jeu, enfonçant le clou dans leurs commentaires tout en relayant les articles sur leurs pages Facebook ou leurs comptes Twitter. 

Cette notoriété rapide, doublée d’un flou relatif quant à l’identité des créateurs, ont transformé le Gorafi en véritable bourreau de l’actualité officielle. La bourde la plus célèbre reste celle de la présidente d’honneur du Parti Chrétien-Démocrate: aux micros de BFM TV, Christine Boutin cite un Tweet du Gorafi, tout en détermination et en sérieux.

Le piège Gorafi s’est aussi refermé sur les altermondialistes d’ATTAC. Ces derniers relayaient fin 2013 un article intitulé «Le MEDEF demande aux salariés précaires d’avoir un peu plus d’imagination pour s’en sortir» via un Tweet qui contenait uniquement le titre et le lien du papier. Une aubaine pour le MEDEF, qui a ensuite signalé que les sources de leur opposant étaient tout simplement factices, imaginaires.

Enfin, la plus belle cocasserie nous vient sans doute d’Italie. Le Corriere della Serra, quotidien le plus publié de l’autre côté des Alpes, reprend, sans utiliser de source, un sondage inventé de toutes pièces par le Gorafi. Un sondage qui stipulait que 89 % des Français pensaient que le clitoris était un modèle du constructeur automobile Toyota.  

Des pépites qui pourraient donc s’amenuiser, la faute à cet avertissement de huit caractères, [satire]. A quand l’application pour renforcer sa jugeotte?

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