Dans un contexte toujours tendu avec l’Espagne, un rapport de l’Union européenne (UE) révèle que 33% du budget de Gibraltar proviendrait de la contrebande, soit 19% du PIB. Une victoire pour Madrid qui conteste le fait que le Rocher soit sous tutelle britannique.
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Le rocher de Gibraltar, toujours sous tutelle britannique après 300 ans. Crédit : Shutterstock
Pour les média espagnols, le rapport de l’UE qui pointe l’importance des revenus liés à la contrebande dans le budget de Gibraltar sonne comme une victoire. Menée par l’Office européen de la lutte antifraude (Olaf), l’enquête montre que la contrebande de tabac représenterait 19% du PIB et 33% du budget du Rocher.
Taxes différentes
Pour les Espagnols, ce rapport prouverait que Gibraltar enfreint la loi en important des millions de paquets de cigarettes tous les ans. D’après le gouvernement de Mariano Rajoy, ces importations signifieraient que tous les habitants fumeraient 9 paquets par jour. Fabian Picardo, le ministre en chef de l’ïle, a expliqué au Figaro : « C’est vrai que l’on vend beaucoup de tabac à Gibraltar, mais nous recevons 7 millions de visiteurs par an. »
Une justification qui ne convient pas aux Espagnols, qui considèrent que les taxes sur le tabac devraient être les mêmes à Gibraltar qu’en Espagne pour mettre fin à la contrebande. C’est aussi ce qui justifierait les longues files à la frontière, les douaniers devant passer beaucoup de temps à rechercher des produits de contrebande.
Patriotisme
Cet épisode s’ajoute à la liste des désaccords entre Gibraltar et l’Espagne. Cette dernière revendique la souveraineté sur l’île, sous tutelle britannique depuis maintenant trois siècles. Pour Madrid, le Rocher n’est rien d’autre qu’un paradis fiscal où les principales activités sont le système bancaire et les jeux en ligne.
L’impôt sur les sociétés à Gibraltar est trois fois inférieur à celui de l’Espagne. Pourtant, malgré les tensions diplomatiques avec le Royaume Uni, il est quasiment inenvisageable que l’ile passe sous contrôle espagnol. En 2002, le Premier ministre britannique Tony Blair avait proposé un système de co-souveraineté aux habitants.
Ces derniers l’avaient rejeté à 98%.
