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#IfTheyGunnedMeDown: le hashtag qui épingle les médias

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«Quelle photo publierait-on de moi si j’étais abattu ?» C’est la question qui agite le réseau social Twitter depuis la mort de Michael Brown dans des circonstances controversées. L’adolescent noir de 18 ans a été tué par un policier à Ferguson (Missouri), aux Etats-Unis. Blessé par plusieurs balles samedi 9 août, le jeune homme est décédé le lendemain. 

Le meurtre a déclenché des émeutes dans la petite ville de 23 000 habitants. Des voitures ont été endommagées et plusieurs magasins ont été pillés. Si la colère de la communauté noire vise avant tout les policiers, le traitement médiatique de l’affaire choque lui aussi. 

Une photo du jeune homme le montre en tenue de remise de diplôme. Mais beaucoup de médias ont choisi de diffuser un autre cliché, moins avantageux. Michael Brown y apparaît en contre-plongée, le regard dur et faisant un geste de la main pouvant s’apparenter à un signe de gang.

Un portrait qui, selon ses proches, ne correspond pas à ce garçon sans histoire qui s’apprêtait à entrer à l’université. Pour dénoncer ce parti pris, des Afro-Américains ont publié sur Twitter, sous le hastag #IfTheyGunnedMeDown («s’ils m’abattaient»), deux photos d’eux : l’une sérieuse, l’autre moins «sage». Etudiant studieux et fêtard, soldat et look de «voyou» etc.

Le traitement médiatique de l’affaire Trayvon Martin, à laquelle est comparée celle de Michael Brown, avait aussi été interrogé. Ce jeune noir de 17 ans avait été tué en 2012 par un vigile en Floride, alors qu’il n’était pas armé. Les portraits diffusés dans la presse ou à la télévision ne le montraient jamais souriant, mais le visage fermé et l’air renfrogné.

Les circonstances exactes de la mort de Michael Brown restent floues, et le FBI a ouvert une enquête. Selon la police, il a agressé un agent et tenté de s’emparer de son arme. Mais d’après plusieurs témoins, le jeune homme avait les mains en l’air lorsque le policier lui a tiré dessus.

Dorian Johnson, un ami de l’adolescent, a raconté à une chaîne de télé locale qu’ils rentraient chez eux quand l’officier leur a demandé de marcher sur le trottoir puis, devant leur refus, a commencé à tirer. «Nous ne faisions de mal à personne. Nous n’étions pas armés», a-t-il déclaré.

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