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Irak: «La réconciliation nationale prendra du temps»

14.08.2014 par La Rédaction
Irak: «La réconciliation nationale prendra du temps»

Entretien avec Myriam Benraad, politologue spécialiste de l’Irak.

Alors que les opérations occidentales continuent dans le nord de l’Irak pour appuyer l’armée kurde et venir en aide aux populations menacées par les djihadistes, le gouvernement irakien tente de remédier à la grave crise sécuritaire. Le nouveau Premier ministre doit désormais s’atteler à la formation d’un gouvernement d’union nationale, et rassembler chiites, sunnites et kurdes pour contrer l’expansion de l’Etat islamique. Une tâche qui s’avère complexe dans un pays divisé et en état de guerre depuis plus de dix ans.

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Trouble-fête
 

JOL Press : Un nouveau Premier ministre a été élu en Irak. Nouri al-Maliki est-il définitivement « hors-jeu » ?
 

Myriam Benraad : Définitivement, peut-être pas. Mais en tout cas, comme Premier ministre et chef de gouvernement, cela me paraît très clair puisqu’il rencontre, depuis plusieurs années, de nombreuses oppositions. Tout le monde acclame par ailleurs la désignation d’Haïdar al-Abadi à sa succession, qu’il s’agisse des forces politiques en Irak ou de la communauté internationale.

Je crois que les jeux sont faits pour Maliki. La question qui importe maintenant est de savoir dans quelle mesure l’ancien Premier ministre va-t-il accepter la décision qui a été prise concernant la nomination d’al-Abadi, et s’il va jouer le rôle de perturbateur de la transition politique. En réalité, je pense que Maliki se rendra à l’évidence. Mais il est difficile aujourd’hui de savoir vraiment quelle sera l’évolution des choses, sachant que Maliki conserve quand même certains leviers et pourrait bien jouer les trouble-fêtes.
 

Les priorités d’al-Abadi
 

JOL Press : Quels seront les défis de Haïdar al-Abadi ?
 

Myriam Benraad : La priorité, c’est évidemment la lutte contre l’Etat islamique (EI) et la reprise en mains des territoires perdus. Cela suppose donc la coordination entre Bagdad et le gouvernement régional kurde. Ce sera une priorité à long terme, la mise en échec de l’EI en Irak étant loin d’être acquise.

Ensuite, il faudra évidemment qu’il traite la situation humanitaire et réponde aux besoins des populations civiles qui ont dû quitter leurs foyers et qui se trouvent dans des situations absolument catastrophiques, qu’il s’agisse des Yézidis réfugiés qui meurent de faim dans les montagnes sous 50 degrés, ou de ceux qui affluent au Kurdistan irakien mais que les Kurdes n’arrivent pas à tous accueillir. Les Kurdes sont en effet complètement débordés, et Bagdad devra apporter une réponse à cette situation.

JOL Press : M. Abadi doit également former un gouvernement d’union nationale. Parviendra-t-il à réconcilier chiites et sunnites ?
 

Myriam Benraad : Pour l’instant, il y a un « faisceau » de bonne volonté pour défaire les djihadistes. Cela me semble tout à fait fondamental, parce que les Irakiens ne peuvent pas se permettre d’être divisés face à l’ampleur de la menace.

Je pense que les Irakiens parviendront dans un premier temps à mettre de côté leurs divisions face à cette menace, mais cela ne veut pas dire que les divisions disparaîtront complètement. Il faut espérer, encore une fois, que ces divisions soient mises sous silence pour le moment afin de lutter efficacement contre les djihadistes.

La réconciliation nationale et la reconstruction d’un lien politique en Irak entre ces différentes forces, qu’elles soient sunnites, chiites ou kurdes, prendront cependant beaucoup de temps, parce qu’on est quand même dans un état de guerre depuis maintenant plus d’une décennie.
 

Indispensable aide étrangère
 

JOL Press : Le nouveau Premier ministre irakien est soutenu par les Etats-Unis. Doit-on s’attendre à une coopération encore plus forte entre Irakiens et Américains contre l’Etat islamique ?
 

Myriam Benraad : Les Américains ont annoncé qu’ils enverraient de nouveaux conseillers militaires sur le terrain, c’est une bonne chose. Pour autant, les Etats-Unis ont déjà dit qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un réengagement militaire américain sur le territoire irakien, et que les frappes aériennes américaines dureront le temps qu’il faudra.

Je pense que les Irakiens vont pouvoir compter sur l’appui des Américains, mais ces derniers ne feront pas la guerre à la place des Irakiens contre les djihadistes. L’idée, c’est d’apporter un appui militaire et une formation aux troupes qui ne sont pas à même de lutter contre les extrémistes sunnites, mais sans se substituer aux Irakiens.

JOL Press : La France a également annoncé qu’elle allait armer les Kurdes. En donnant aux peshmergas une amplitude d’action plus grande, cela pourrait-il pousser le Kurdistan à prendre son indépendance ?
 

Myriam Benraad : Il est évident que les Kurdes, mis face à une tâche qui les dépasse, vont mettre en avant, dans ces circonstances, leurs exigences, dont celles d’une autonomie accrue. Cela tombe sous le sens puisqu’on leur demande, finalement, de se substituer à une armée irakienne incapable de lutter contre les djihadistes. En contrepartie, les Kurdes vont sans aucun doute imposer leurs conditions.

Propos recueillis par Anaïs Lefébure pour JOL Press

——-

Myriam Benraad est politologue, spécialiste de l’Irak. Elle est chercheuse au CERI (Centre d’études et de recherches internationales) de Sciences Po et à l’IREMAM (Institut de Recherches et d’Etudes sur le Monde Arabe et Musulman). Elle est, depuis plusieurs années, experte et consultante sur la problématique irakienne et le monde arabe auprès de différentes agences et organisations internationales, et pour de nombreux médias français et internationaux.

La Rédaction


Bagdad Etat islamique Haïdar al-Abadi Irak Kurdes Kurdistan Nouri al-Maliki
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