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La RDC, à son tour contaminée par le virus Ebola

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Un doute qui se confirme en RDC

Lundi 11 août, une maladie similaire au virus Ebola a frappé en République démocratique du Congo, à Jera (1 200 km au nord-est de Kinshasa), faisant 13 morts. Il s’agit de la gastro-entérite hémorragique qui présente les mêmes symptômes qu’Ebola : vomissements, fortes diarrhées et hémorragie interne. Cependant, le taux de mortalité du virus (60%) est beaucoup plus élevé que celui de la gastro-entérite hémorragique (20%).

Suite aux échantillons prélevés et analysés par l’équipe d’experts du ministre de la Santé congolais Felix Kabange Numbi et de l’ONG Médecins sans frontières, l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) confirme la présence du virus dans le pays : « Les résultats sont sortis positifs. Le virus Ebola est confirmé en RDC » a annoncé M. Kabange Numbi, dimanche 24 août.

Une nouvelle épidémie

Il existe 5 variantes du virus Ebola, et selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La souche Zaïre, qui contamine l’Afrique de l’Ouest, n’est pas la même que celle qui sévit en RDC, la souche Soudan. Ainsi, cette épidémie n’aurait pas de lien avec celle qui s’abat sur l’Afrique de l’Ouest.

La RDC ne partage par ailleurs aucune frontière avec la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et le Nigeria. Elle est le territoire où cette maladie a été découverte, en 1976, pour la première fois.

Le « patient 0 » à l’origine de cette épidémie serait un chasseur : « Par les recherches que le gouvernement a déjà effectuées, ils ont identifié que c’était un chasseur qui avait ramené un animal dans la maison. Il est mort par la suite, ainsi que sa femme, qui a préparé le repas, mais aussi d’autres personnes, qui ont été en contact avec eux » explique Nika Alexander, porte-parole de l’OMS, sur RFI.

Ces cas, qui se sont déclarés en RDC suite à la pandémie présente en Afrique de l’Ouest, pourraient avoir un lien avec Ebola.

La RDC aurait besoin, selon le ministre de la santé, de 4,5 millions de dollars pour faire face à l’épidémie Ebola. Des abris pour les équipes d’intervention, du matériels de communication, de l’aide alimentaire et des moyens de transport aérien seront nécessaires. 1,2 millions de dollars ont déjà été débloqués par le gouvernement mais l’aide de la communauté internationale a été demandée.

Les méthodes qui permettent de restreindre l’épidémie

La communication : distribuer des tracts montrant les gestes qui sauvent en temps d’épidémie, et informer la population sur le virus Ebola par le dialogue et les médias est décisif pour minimiser le fléau Ebola.

En Sierra Leone, les autorités ont demandé aux journalistes et animateurs qui s’expriment tous les jours à la radio de prévenir la population de la gravité de ce virus, des moyens mis à leurs dispositions pour les soigner, des mesures à suivre pour ne pas être contaminé et du nombre de personnes qui ont succombé ou survécu au virus Ebola.

Etant donné que plus de la moitié de la population ne sait pas lire et a très peu de moyens, la radio est le moyen de communication le plus influent.

A Kenema, la ville la plus touchée par l’épidémie dans l’Est du pays, les habitants se réunissent autour d’un poste de radio pour écouter les informations qui concernent le virus Ebola : « Ebola est là, et son impact sur nous est réel ! C’est une maladie et elle se propage très vite« , peut-on entendre dans une vidéo publiée par France24, en réponse à certaines rumeurs qui prétendaient qu’Ebola n’existait pas.

– La fermeture des frontières de la part des pays qui sont proches de la Guinée, du Liberia, de la Sierra leone, du Nigeria et de la RDC, serait également une solution pour que ces pays ne soient pas touchés par l’épidémie. 

Lundi 11 août, la Côte d’Ivoire a fermé ses voies aériennes aux personnes provenant de territoires infectés. Samedi 23 août, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a déclaré, dans un communiqué de presse, que le pays ferme ses frontières à la Guinée et au Liberia « dans le strict cadre des mesures préventives destinées à protéger l’ensemble des populations, y compris étrangères, vivant sur le territoire ivoirien ». Abidjan, par la suite, a également proscrit toute compétition sportive internationale dans le pays.

– Les dispositifs médicaux : le Zmapp est le premier remède américain, non homologué, contre Ebola qui est à l’origine de la guérison de plusieurs personnes. Mais ce traitement a des failles : un médecin, Dr Abraham Borbor, est mort au Liberia dans la nuit de dimanche 24 à lundi 25 août malgré l’incubation du sérum. Son efficacité n’est donc pas totale.   

Un nouveau remède homologué contre la grippe « Faviravir »  pourrait par ailleurs être livré par le Japon à 20 000 exemplaires. Ce médicament antiviral contre la grippe est encore en phase d’analyse pour traiter le virus.

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