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Le canal de Panama célèbre ses 100 ans

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Le canal de Panama a été percé entre 1880 et 1914 (Photo: Shutterstock.com)

C’est l’un des projets d’ingénierie les plus difficiles jamais entrepris. Le canal de Panama – par où transite 5% du fret maritime mondial – fête ses 100 ans ce vendredi 15 août. Un siècle après son inauguration, la canal a vu passer, le long de ses 80 kilomètres, plus d’un million de bateaux. 

L’empereur Charles Quint avait pensé, au XVIe siècle, à relier les océans Atlantique et Pacifique afin d’éviter aux navires un détour par l’Amérique du Sud. Un bateau allant de New York à San Francisco parcourt 9 500 kilomètres via le canal, contre 22 500 kilomètres via le cap Horn.

La construction du canal commença en 1880, sous l’impulsion du Français Ferdinand de Lesseps, déjà «père» du canal de Suez. Le chantier fut plus coûteux que prévu et la compagnie de Lesseps fut mise en liquidation judiciaire, ruinant des centaines de milliers de souscripteurs.

14 000 bateaux par an 

Finalement, le travail fut terminé par les Etats-Unis sous la direction de George Washington Goethals. La construction du canal, qui a duré 30 ans, a causé la mort de 27 000 ouvriers, frappés par le paludisme et la fièvre jaune, ou victimes de glissements de terrain. 

Géré par les Etats-Unis jusqu’en 1999, la canal a été rétrocédé au Panama. Une infrastructure qui permet de doper l’économie du petit pays, l’un des plus dynamiques d’Amérique centrale (8,4% de croissance en 2013). Le canal rapporte un milliard de dollars par an à l’Etat (10% de ses recettes fiscales). Il représente 6% du PIB et 10 000 emplois.

«Pour le Panama, le canal a signifié le progrès», résume Jorge Quijano, son administrateur actuel, interrogé par l’AFP. Chaque année, 14 000 bateaux – chinois et américains pour la plupart – empruntent le canal. Mais il subit une forte concurrence, notamment du canal de Suez, reliant la mer Rouge et la mer Méditerranée, et qui représente 8% du fret maritime mondial.

Chantier pharaonique

Et les choses pourraient s’aggraver : l’Egypte vient de lancer le creusement d’un «nouveau canal de Suez» pour fluidifier le trafic sur cette voie d’eau très encombrée. Un chantier qui s’ajoute au projet de canal visant à relier la mer des Caraïbes au Pacifique en utilisant le lac Nicaragua.

Le canal de Panama mise lui aussi sur son agrandissement. Mais le chantier pharaonique – qui doit tripler sa capacité pour un coût de 5 milliards de dollars – a pris du retard : la fin des travaux est prévue pour 2016. Le canal devrait alors rapporter 3,1 milliards de dollars par an.

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