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Le virus Ebola en toile de fond du sommet africain aux Etats-Unis

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Le virus Ebola bouscule l’ordre du jour du sommet africain à Washington (Photo: Shutterstock.com)

Ebola. C’est le nom d’une rivière passant près de la ville de Yambuku, au Nord de la République du Congo. C’est à cet endroit qu’a été repéré pour la première fois, en 1976, un virus très contagieux et hautement létal. En Afrique de l’Ouest, l’épidémie d’Ebola qui sévit depuis le mois de mars est devenue « hors de contrôle », selon un responsable de l’organisation Médecins sans frontières. Le virus a déjà fait 729 morts sur les quelque 1 300 cas d’infection recensés. Pour éviter tout risque de contagion, des contrôles médicaux ont été mis en place à l’arrivée, aux Etats-Unis, des délégués venant des pays affectés (Guinée, Sierra Leone, Liberia).

Ce qu’il faut savoir sur cette fièvre hémorragique, avec Christopher Payan, virologue au CHRU de Brest :

JOL Press : Quelles sont les particularités du virus Ebola ?

Christopher Payan : Il s’agit d’un virus extrêmement contagieux et mortel dans environ 60% des cas. Il n’existe aucun traitement ou vaccin. Il s’attrape au contact d’animaux (singes, chauves-souris…), morts ou malades. La transmission entre hommes se fait par contact direct avec le sang, les liquides biologiques (salive, excréments, sperme…), ou les tissus des personnes infectées (les rituels funéraires, au cours desquels les proches du défunt sont en contact avec le corps, jouerait un rôle important dans la propagation du virus, ndlr).

JOL Press : Quels sont les symptômes de la maladie ?

Christopher Payan : La période d’incubation varie de 2 à 21 jours.

La maladie se caractérise souvent par une forte fièvre, une faiblesse prononcée, des douleurs musculaires, des maux de tête, des diarrhées, des vomissements, des éruptions cutanées, des hémorragies internes et externes. Le virus Ebola a pour conséquence la formation de petits caillots de sang. Lorsqu’ils sont trop nombreux, ces caillots bloquent l’arrivée sanguine dans les différents organes. C’est la raison pour laquelle certaines parties du corps, qui souffrent d’un manque de sang oxygéné, se nécrosent, provoquant des hémorragies.

JOL Press : Que peut la médecine contre le virus Ebola ?

Christopher Payan : Comme je l’indiquais plus tôt, il n’existe pas de traitement curatif ou de vaccin. Il est seulement possible de soulager la fièvre et la douleur des patients. On traite les symptômes et on croise les doigts en espérant que ça passe… Plusieurs candidats-vaccins sont à l’étude, mais il faudra sans doute attendre des années avant qu’ils puissent être utilisés (un nouveau médicament « prometteur » est en cours d’évaluation, selon l’OMS, ndlr).

JOL Press : Les épidémies surviennent principalement en Afrique subsaharienne. Quels sont les risques de voir ce virus se propager dans le monde ?

Christopher Payan : Encore une fois, ce virus se transmet à l’homme à partir d’animaux sauvages. C’est la raison pour laquelle cette maladie survient essentiellement en Afrique. De plus, il existe, dans cette région du globe, des facteurs aggravants (malnutrition, co-infection Ebola-VIH…). Pour l’attraper entre hommes, il faut être en contact direct avec un sujet atteint. Or, contrairement au coronavirus, Ebola ne se transmet pas par voies respiratoires. Cela limite sa diffusion chez les humains, à partir du moment où les malades sont isolés.

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