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Les épidémies, une peur ancestrale

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Certaines épidémies ont fait plus de morts que les pires guerres de l’Histoire. Crédit : Shutterstock

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) l’a annoncé vendredi 8 août : l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest est à présent une « urgence de santé publique de portée mondiale. » Avec près de 1 700 personnes atteintes par le virus et déjà 932 morts, la peur envahit même les pays occidentaux pourtant à l’abri de cette hécatombe.

Les traumatismes de l’épidémie

Peut-être faut-il se pencher sur l’histoire plus ou moins récente pour comprendre cette peur ancestrale qu’ont les humains des épidémies. Car certaines d’entre elles ont bien failli venir à bout de pays entiers.

La grippe espagnole : Pourtant originaire de Chine selon plusieurs études, elle doit son nom aux média français qui l’ont baptisée ainsi. Car c’est son épisode de 1918 et ses 30 millions de morts qui en ont fait sa morbide célébrité. La France étant en guerre, pas question de démoraliser la population et les troupes avec des informations sur un mal qui ne savait pas traverser une frontière et ne touchait que les Espagnols. Peu de chiffres précis sont disponibles, mais l’épidémie aurait touché 1/3 de la population mondiale et tué au total entre 100 et 200 millions de personnes.

La peste noire : En seulement 6 ans (de 1347 à 1352), la peste noire a fait environ 50 millions de morts. Elle a décimé près de 40% de la population européenne, devenue notamment paranoïaque sur les raisons de ce fléau. Beaucoup de minorités dont les Juifs particulièrement ont été montrés du doigt, accusés de diffuser la maladie volontairement. La peste noire refera quelques apparitions mais les épidémies qui ont suivi n’ont jamais été aussi meurtrières que celle-ci.

La peste de Justinien : Entre l’an 540 et 767, cette épidémie nommée ainsi après l’empereur byzantin de l’époque où elle est apparue a fait plus de 20 millions de victimes dans le bassin méditerranéen. Son arrivée a fortement affaibli l’empire qui a perdu de nombreux territoires dont la Perse.

Le sida : Bien plus moderne et toujours d’actualité, le sida a suscité une paranoïa dans une partie de la société depuis son apparition à la fin des années 1970. D’abord considérée par beaucoup comme une maladie réservée aux homosexuels, ses modes de transmission ont mis du temps avant d’être diffusés précisément à la population. Beaucoup de malades ont été contaminés pas ignorance des risques, comme par exemple la transfusion sanguine.

La grippe de Hong Kong : Entre 1968 et 1969, cette épidémie fulgurante a causé la mort d’1 million de personnes. 15% de la population de Hong Kong a été infectée. Heureusement, un vaccin est rapidement trouvé au bout de plusieurs mois et stoppe l’épidémie. Elle a tout de même eu le temps de se développer sur d’autres continents dont l’Europe et la France, où 32 000 personnes perdront la vie.

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