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Présidentielle et législatives en Tunisie: la fin de l’année sera électorale

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La Tunisie sort la tête de l’eau. Le 26 octobre prochain, quasiment trois ans jour pour jour après la naissance de l’Assemblée nationale constituante (ANC), la Tunisie organise ses deuxièmes élections législatives depuis le Printemps arabe. Cette échéance électorale sera suivie, un mois plus tard, de l’élection présidentielle, dont le premier tour est prévu pour le 23 novembre.

Ces deux scrutins sont cruciaux pour le pays. La Tunisie vient de traverser trois années de crise politique, économique et sécuritaire, entachées par l’assassinat d’opposants politiques, la recrudescence d’actes terroristes, la difficulté de mener à bien un dialogue national et d’organiser de nouvelles élections, et une économie en berne.

Après la Constitution, les élections

Ces derniers mois ont néanmoins permis à la Tunisie de donner limage dun pays apaisé et de remporter un premier gros défi : l’adoption d’une nouvelle Constitution qui, malgré ses imperfections, a été applaudie à l’étranger et est considérée comme un modèle du genre dans le monde arabe. Cette première étape dans la transition démocratique du pays devait être suivie de l’organisation de nouvelles élections.

C’est désormais chose faite. Après avoir pris du retard par rapport à l’agenda électoral établi par l’Assemblée, les élections législatives et présidentielle, dont certains disaient encore il y a peu de temps qu’elles pourraient n’avoir lieu que début 2015 si aucun arrangement n’était trouvé, auront finalement bien lieu en 2014.

Près de 5,1 millions d’électeurs inscrits

[image:2,s]Malgré quelques cafouillages concernant l’inscription des électeurs tunisiens sur les listes électorales – la date de fin d’inscription a été repoussée face à la faible mobilisation –, ils sont près de 5,1 millions à s’être inscrits, soit environ la moitié de la population, contre 4,4 millions en 2011 selon les chiffres de l’ISIE, l’Instance supérieure indépendante pour les élections, qui supervise le scrutin.

A l’Assemblée, deux principaux partis s’affrontent. Les islamistes d’Ennahdha dirigés par Rached Ghannouchi, qui avaient remporté la majorité des sièges lors des élections de 2011, devenant la première force politique du pays. Face à eux, le parti Nidaa Tounes (« L’Appel de la Tunisie »), parti démocrate dirigé par Béji Caïd Essebsi, ex-ministre sous Bourguiba et ancien Premier ministre en 2011.

Pour les élections présidentielles, plusieurs personnalités ont déjà déposé leur candidature. Selon la loi électorale tunisienne, un candidat doit être parrainé pour déposer son dossier. Il doit avoir le soutien d’au moins dix membres de l’ANC, et d’un minimum de 10 000 électeurs (500 parrainages minimum par circonscription).

Les prétendants à la présidence

Parmi les prétendants à la magistrature suprême figurent Ahmed Nejib Chebbi, 70 ans, progressiste et figure emblématique de l’opposition à Ben Ali. Mais également Moncef Marzouki, 69 ans, actuel président et candidat à sa propre succession, farouche opposant à l’ancien dictateur.

Les noms de Mustapha Ben Jaâfar (président de l’ANC), Béji Caïd Essebsi (président de Nidaa Tounes), Hamadi Jebali (ancien d’Ennahdha et ex-chef du gouvernement), Hamma Hammami (leader du Front populaire) et Kamel Morjane (président du nouveau parti baptisé Initiative nationale destourienne) sont aussi évoqués.

Quatre femmes ont annoncé officiellement leur candidature : Kalthoum Kannou, ancienne présidente de l’Association des Magistrats tunisiens ; Emna Mansour Karou, présidente du Mouvement démocratique pour la réforme et la construction ; Leila Saidi Hammami, apolitique résidant à Londres ; et Badra Gaâloul, présidente du Centre international des études stratégiques, sécuritaires et militaires.

La proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle aura lieu le 25 janvier 2015.

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