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PRIORI, l’application qui détecte la dépression

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Les bipolaires alternent entre phases d’euphorie et de dépression (Crédit : Shutterstock)

La dépression est une maladie qu’il faut diagnostiquer à temps pour pouvoir bien la traiter. Malheureusement, dans certains cas, il est déjà trop tard. Pour remédier à ce problème, le psychiatre américain Melvin McInnis de l’Université du Michigan a décidé de créer une application pour smartphone.

Analyse de la voix

Baptisée PRIORI, elle permet d’analyser les fluctuations de la voix et ainsi de détecter des changements d’humeur indiquant un début de crise. Les personnes particulièrement visées sont celles souffrant de troubles bipolaires, qui alternent entre périodes d’euphorie et de dépression profonde. Les chiffres sont sans appel : 30 millions de personnes sont touchées dans le monde et 6% d’entre elles se suicident.

Melvin McInnis s’est rendu compte que ce sont souvent les proches des malades qui détectent les premiers un changement d’attitude, comme il l’a expliqué à Slate : « Une mère appelle et dit : « Quelque chose ne va pas. Je peux l’entendre dans la voix de mon fils ». Et le plus souvent elle a raison. » En se basant sur différentes études sur la façon de parler des personnes atteintes de troubles bipolaires, il a conçu PRIORI pour lancer des alertes lorsqu’un signe révélateur est perçu dans le discours du malade.

Avant qu’il ne soit trop tard

Car comme le fait remarquer McInnis, il est souvent trop tard lorsque le patient est déjà dans une phase de crise. Son comportement est souvent dangereux et il arrive qu’il refuse des soins médicaux. PRIORI est en ce sens novateur par son côté non intrusif. Pas besoin de rentrer des données sur les habitudes de sommeil par exemple, ce qui pourrait alimenter la paranoïa du malade.

L’application enregistre tous les appels puis envoie les données à l’Université du Michigan où elles sont traitées et analysées par un programme informatique. Pour le moment, après des premiers tests conduits pendant un an sur six personnes, PRIORI a détecté les changements d’humeur dans 65% des cas.

Un score encourageant qui devrait se confirmer à la fin de la seconde étude en cours, conduite sur 50 personnes présentant des troubles bipolaires et 10 non affectées.

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