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Qui sont les criminels de guerre les plus recherchés?

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Des photos de victimes des khmers rouges (Photo: Shutterstock.com)

L’Histoire se souviendra d’eux comme de monstres. Les deux plus hauts dirigeants khmers rouges encore en vie – Nuon Chea et Khieu Samphan – ont été reconnus coupables de crimes contre l’humanité, jeudi 7 août. Les deux hommes, respectivement âgés de 88 et 83 ans, ont été condamnés à la prison à perpétuité par le tribunal de Phnom Penh parrainé par l’ONU.

Cette condamnation de l’idéologue du régime, Nuon Chea, et du chef de l’Etat du «Kampuchéa démocratique», Khieu Samphân, est le premier verdict emblématique contre ce régime, responsable de la mort d’au moins 1,7 million de personnes entre 1975 et 1979

Le tribunal a reconnu leur responsabilité dans les déplacements forcés de population. Après leur prise du pouvoir, les khmers rouges ont en effet vidé les villes du pays, en application d’une utopie marxiste délirante visant à créer une société agraire, sans monnaie ni citadins.

Responsables nazis 

Ce jugement ne concerne qu’une petite partie du procès intenté contre les deux octogénaires. Un autre procès doit couvrir les accusations de génocide – qui concernent les Vietnamiens et la minorité musulmane des Chams –, les mariages forcés et les viols commis dans ce cadre, ainsi que les crimes commis dans plusieurs camps de travail et prisons, précise l’AFP.

Le procès de Nuremberg, qui s’est ouvert le 20 novembre 1945, a abouti à douze condamnations à mort et à huit longues peines de prison. Ces dernières années, plusieurs pays ont redoublé d’efforts pour faire comparaître devant la justice les personnes toujours en vie impliquées dans le génocide nazi. Ainsi, l’Allemagne étudie actuellement une cinquantaine de cas.

Traquer ces criminels est une véritable course contre la montre. «Nous n’avons plus beaucoup de temps. Deux ou trois ans maximum», a expliqué Efraim Zuroff, directeur du Centre Simon-Wiesenthal en Israël et l’un des derniers «chasseurs de nazis» en activité. «Il y a eu environ 6 000 personnes qui ont travaillé dans les camps ou les Einsatzgruppen.» Et de poursuivre : «On estime que 2% d’entre eux sont encore en vie, soit 120 personnes, et la moitié ne peuvent pas être poursuivis pour des raisons médicales, cela fait donc 60 restants.»

Génocide des Tutsis

Le Tribunal militaire international pour l’Extrême-Orient – TMIEO – a été créé en janvier 1946 pour juger les grands criminels de guerre japonais de la Seconde Guerre mondiale. Sur les 28 personnes jugées (notamment des ministres et des généraux), sept ont été condamnées à mort, les autres écopant de peines de prison. Avec le traumatisme d’Hiroshima et Nagasaki, beaucoup de Japonais ont considéré que leur pays a d’abord été victime et non responsable de la guerre. Contrairement à l’Allemagne, il n’y a quasiment pas eu d’épuration au Japon.

Depuis la tenue de sa première audience, le 8 novembre 1995, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a mis en accusation 161 personnes. Après les arrestations de Slobodan Milosevic, en avril 2001, et de Radovan Karadzic, en juillet 2008, il ne restait que deux accusés en fuite, Goran Hadzic et Ratko Mladic, qui ont finalement été arrêtés en 2011.

Le génocide des Tutsis au Rwanda est le drame le plus jugé de l’Histoire du monde. Depuis 20 ans, des dizaines de milliers de personnes ont comparu devant la justice internationale, les juges occidentaux et les tribunaux populaires rwandais. Du 6 avril au 17 juillet 1994, près de 800 000 Tutsis et Hutus de l’opposition ont été tués. Mais combien d’assassins ? Des acteurs clés de la tragédie ont été condamnés, mais de nombreux criminels sont encore recherchés.

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