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Rotherham: 1400 cas de sévices sexuels sur mineurs ignorés

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L’expertise

Le rapport sur cette enquête a été publié, le 26 août 2014, par Alexis Jay, inspectrice des affaires sociales, suite à l’écoute de procès verbaux, à la lecture de rapports et de dossiers, et d’interrogatoires (policiers, enfants, civils, éducateurs) concernant l’affaire des violences sexuelles à Rotherham

L’enquête a mis en évidence 1400 cas d’agressions sexuelles et de maltraitances sur mineurs et enfants confondus.

« Il est difficile de décrire la nature effroyable des abus dont ces petites victimes ont souffert, » déclare Alexis Jay dans le rapport. 

Les responsables des sévices commis sur ces mineurs  

– Les agresseurs sexuels : La plupart des hommes qui commettent des viols sont d’origine pakistanaise, cachemiri, rom et majoritairement asiatiques. Ils intimidaient les enfants pour ne pas que leurs crimes ne soient divulgués: « enfants aspergés de pétrole et menacés d’être brûlés, menacés avec des armes ou forcés d’assister à des viols violents, et menacés de subir le même sort s’ils parlaient ». Les victimes étaient « violées par de nombreux hommes, envoyées pour être exploitées dans d’autres villes du nord de l’Angleterre, enlevées, battues et intimidées ».

– Les autorités qui ferment les yeux : Ces cas de maltraitances n’ont pas pu être reconnus, avant cette enquête, à cause de « la négligence des services sociaux » vis-à-vis des victimes. Municipalité, police et services sociaux ont refusé de voir la violence qui s’abattait sur ces jeunes personnes. De cette manière, ils ont participé à leur précarité.

Entre 2002 et 2006, trois rapports, « qui ne pouvaient pas être plus clairs dans la description » des événements qui se déroulaient à Rotherham, ont été rédigés par la police. Seulement, le premier a été « supprimé » car les officiers supérieurs ne croyaient pas aux chiffres que le rapport contenait. Et, les deux autres rapports qui établissaient un lien entre l’exploitation sexuelle des mineurs et la criminalité en ville ont été « ignorés ».

Les services sociaux étaient, également, « réticents à identifier les origines ethniques des coupables par crainte d’être traités de racistes (…) Mais, des travailleurs sociaux affirment aussi avoir reçu de leur hiérarchie l’ordre de ne rien faire (…) Le soin social, l’échelle et le sérieux du problème ont été minimisés par des cadres supérieurs ».

De plus, la charge de travail est énorme, les services sociaux « étaient intensément à court de personnel, luttant pour faire face à la demande ». Et, lorsque les mineurs sont aidés par ces services, « il n’y a pas assez de suivi à long terme pour les enfants victimes ».

– Les responsables politiques : Ils n’ont pas réagi car ils ne voulaient pas perdre les voix des communautés incriminées par les affaires de violences sexuelles. 

Des violences qui persistent

En 2013, la Police a reçu 157 rapports concernant l’exploitation sexuelle d’enfants dans la Ville.

Mai 2014, 51 dossiers ont été traités par des spécialistes de l’exploitation sexuelle de l’enfant. D’autres dossiers, supérieurs en nombre, ont également été traités par d’autres équipes des services sociaux. 

Des progrès en ce qui concerne la prise en charge des enfants en danger

Le secteur des services sociaux a augmenté son effectif. De plus, une équipe spécialisée dans les soins de l’enfance (CSE -Children’s social care) travaille en collaboration avec la police pour mettre fin aux violences que les mineurs subissent.

La logistique, dans ce domaine, a également été améliorée. La Protection du Conseil a mis en place des agences qui ont de meilleurs systèmes d’audits de fichier et, qui établissent des rapports de qualités. 

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