En 2013, alors ministre de l’Intérieur, il avait été annoncé à l’université d’été du Medef. Il avait finalement séché la grand-messe du syndicat patronal. Cette année, Manuel Valls, désormais Premier ministre, participera bien à l’événement, mercredi 27 août à Jouy-en-Josas (Yvelines).
Le chef du gouvernement « fera un discours pendant la plénière d’ouverture », a précisé Matignon à l’AFP. L’université d’été du Medef se tient dans un contexte économique morose, et la croissance atone promet une rentrée à haut risque pour le gouvernement.
Pacte de responsabilité
Manuel Valls va sans doute évoquer l’avenir du pacte de responsabilité – qui s’est vu partiellement censuré durant l’été par le Conseil constitutionnel – sur son volet social.
C’est la deuxième fois depuis la création du Medef, en 1998, qu’un Premier ministre en exercice participe à ce grand rendez-vous de rentrée du patronat : Jean-Marc Ayrault l’avait fait avant lui en 2012, avant de bouder l’édition 2013. Le chef du gouvernement avait alors tenté de rassurer les dirigeants d’entreprises tout en défendant sa feuille de route.
A l’époque, il s’agissait de répondre à la patronne des patrons, Laurence Parisot, qui, dans un entretien au Monde daté du 29 août 2012, s’interrogeait sur la stratégie économique du gouvernement et demandait que l’exécutif « soit dans l’ouverture plutôt que dans la défiance ».
Nouveau gouvernement
« C’est un nouvel environnement favorable au développement des entreprises que le gouvernement est en train de créer » et pour cela « nous avons besoin les uns des autres », avait lancé Jean-Marc Ayrault. Le chef de file du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, lui avait reproché sa venue devant le patronat. « Un signe de faiblesse », selon lui.
Pas moins de dix membres du gouvernement avaient fait le déplacement. Cette année, seuls deux ou trois ministres devaient accompagner le Premier ministre sur le campus d’HEC. Mais – Valls II oblige – la présence gouvernementale pourrait être encore plus restreinte.
Toujours est-il qu’au Medef, on ne cache pas sa satisfaction de voir écartés les ministres les plus sceptiques, notamment Arnaud Montebourg (Economie). Ce dernier s’était lui aussi rendu à l’université d’été du syndicat patronal en 2012. Et s’était fait copieusement huer…