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Zurich: un immeuble conçu pour les électrosensibles

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Electrosensibilité, en quoi consiste cette maladie ?

Cette maladie concerne les personnes qui sont allergiques aux ondes électromagnétiques.

Voici ce que les électrosensibles subissent: 

« On se sent fatigué, confronté à une perte de concentration, une perte de géolocalisation – je peux me perde dans un quartier où j’ai pourtant habité pendant 10 ans – plus fragile, avec un système nerveux en branle, des palpitations cardiaques, un mal à la tête constant… C’est usant.

Lorsqu’il y a un appareil qui vous dérange, vous avez envie de partir en courant. Face à une exposition aux ondes, la réaction peut être immédiate ou survenir plus tard. Chacun réagit plus ou moins différemment : cela dépend de l’état nerveux dans lequel se trouve la personne. Comme n’importe quelle autre maladie, il y a des facteurs environnementaux et génétiques », témoigne Céline, chef de projet dans le bâtiment, interrogée par JOL Press en janvier 2014.  

Un espoir pour ces malades

Le premier immeuble anti-allergène, pour électrosensibles, a été conçu à Zurich : situé sur les hauteurs de Leimbach. Cet endroit a été choisi pour trois raisons: il est protégé des ondes électromagnétiques par les montagnes, aucune antenne n’est présente et une bonne qualité de l’air est exigée.

De l’extérieur rien ne le différencie des autres bâtiments, contrairement à son intérieur : « Les murs des parties communes peints à la chaux, les plafonds en bétons brut et le sol en pierre laissent une impression d’inachevé. Les matériaux naturels ont été privilégiés par les architectes, qui ont reçu l’appui d’un chimiste tout au long du chantier (…) un sas est prévu pour se débarrasser de vêtements trop odorants et chaque pièce est équipée d’un système de purification de l’air (…) Un revêtement spécial couvre d’ailleurs l’ensemble des câbles électriques de l’édifice qui compte le minimum de prises de courant », rapporte Le Monde

« Aujourd’hui, cet immeuble symbolise notre sortie de l’invisibilité », témoigne M. Schieffer, 59 ans. 

Celui qui est à l’origine de ce projet est Christian Schifferle, lui-même souffrant de cette maladie. 

Comment peut-on y accéder ?

Les électrosensibles qui souhaitent s’installer dans cet immeuble doivent fournir un certificat médical

Le coût de cet investissement se chiffre à 4,9 millions d’euros. Et le loyer mensuel pour chaque appartement est entre 1 000 et 1 400 euros. 

Une initiative avait déjà était prise en 2011

27 Mai 2011, le Conseil d’Europe établie la Résolution 1815 où il est stipulé qu’il est nécessaire « de porter une attention particulière aux personnes électrosensibles atteintes du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques et de prendre des mesures spéciales pour les protéger, en créant par exemple des « zones blanches » non couvertes par les réseaux sans fil ».

Des malades laissés pour compte

Bien que les symptômes liés à ce syndrome soient reconnus par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) l’électrosensibilité n’est pas reconnue, officiellement, comme une maladie par le service médicale.                                                                                                                                                        

Marc 32 ans, souligne au journal le Monde : « On m’a diagnostiqué des désordres anxieux, mais je crois que ce n’est pas la cause mais une conséquence de ma fragilité ».                      

Ainsi, aucun traitement n’est préconisé par l’organisation médicale. Le seul remède à l’électrosensibilité est de changer les conditions dans lesquelles on vit, pratique indispensable pour essayer d’avoir un quotidien « normal ».

« Malheureusement, il n’y a pas de médicament précis pour soigner l’électrosensibilité. Chacun essaie de se débrouiller comme il peut en changeant par exemple son alimentation (…) Je prends aussi des compléments alimentaires pour les vitamines, des plantes qui relaxent, des antihistaminiques pour étouffer les symptômes bien que cela fasse dormir. On ne soigne pas, on soulage. Il n’y a pas encore de traitement contre ce phénomène », confie Céline à JOL Press.

Les victimes de cette maladie sont également marginalisées par l’environnement dans lequel ils vivent, incluant les ondes électromagnétiques et autrui.

Céline : « J’ai dû déménager dans une petite maison au fond d’une cour en banlieue parisienne, pour fuir les ondes électromagnétiques émises par les appareils de mes voisins ». De plus, « Au bout d’un moment, la personne qui partage votre quotidien aura tendance à vous dire de prendre sur vous ou vous considérera comme une hypocondriaque »

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