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Air France : la grève des pilotes est historique

Mercredi 24 septembre, en entrant dans son dixième jour, le mouvement de grève des pilotes d’Air France a égalé le nombre record de jours de grève consécutifs datant de 1998. Retour sur les raisons de cette grève qui s’annonce sans précédent.

Pourquoi les pilotes font-ils grève ?

 Les pilotes sont mobilisés contre le projet de développement de Transavia Europe, la filiale low-cost d’Air France. En effet la compagnie voulait faire de sa filiale « un des leaders du low-cost paneuropéen » notamment en augmentant sa flotte à 220 appareils contre une cinquantaine aujourd’hui. Les pilotes craignent de leur côté que leurs conditions de travail soient harmonisées avec celles de leurs homologues européens, souvent moins avantageuses. C’est pour cela qu’ils demandent un contrat unique pour tous les vols exploités par Air France, y compris les vols low-cost.

Ce n’est pas le salaire qui est l’inquiétude majeure des pilotes car il est plus élevé chez les compagnies low-cost. Non, ce qu’ils craignent c’est une dégradation de leurs conditions de travail. Pour comprendre cela, il faut bien avoir en tête qu’afin d’afficher des tarifs toujours plus bas, les compagnies low-cost jouent sur la vitesse de rotation de leurs avions qui restent au sol le moins de temps possible.

Un employé de Transavia a d’ailleurs raconté que chez les compagnies low-cost « on se pose et on redécolle en moins de trente minutes sur du court et moyen-courrier. Chez Air France, vous ne descendrez jamais sous les quarante-cinq minutes ». C’est pour ça que même s’il est mieux payé, le coût à l’heure d’un pilote d’une compagnie à bas coûts est largement plus inférieur que chez Air France.

La nécessité d’un accord au plus vite

 Les pilotes d’Air France ont donc annoncé qu’il ne mettraient pas fin à leur mouvement tant que le projet Transavia Europe n’est pas totalement abandonné. C’est alors que le mercredi 24 septembre, Alain Vidaliès, le secrétaire d’Etat aux transports a déclaré sur l’antenne de RMC le retrait total de ce projet. Néanmoins, ces propos ont été immédiatement démentis par le porte parole d’Air France sur Europe 1 qui parlait plutôt d’une « suspension » du projet Transavia Europe.

La veille sur France Inter, le président-directeur général d’Air France-KLM, Alexandre de Juniac, annonçait qu’il serait dans l’obligation d’abandonner Transavia Europe si la direction du groupe n’arrivait pas à trouver un accord avec les pilotes.

 Toutefois ce mouvement pose une question : comment une compagnie comme Air France va-t-elle survivre face à des prix cassés sur lesquels elle ne peut en aucun cas s’aligner ? Une chose est sure : il faut au plus vite sortir de cette grève« qui fait perdre à un fleuron français 20 millions par jour » comme l’a précisé Alexandre de Juniac.

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