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Chibanis: «Nous avons beaucoup à apprendre de leur histoire»

16.09.2014 par La Rédaction
Chibanis: «Nous avons beaucoup à apprendre de leur histoire»

« La dignité ». Voici le mot qui caractérise le mieux les Chibanis, ces immigrés originaires du Maghreb arrivés en France pendant les Trente Glorieuses. Aujourd’hui, ils seraient environ 235 000 de plus de 65 ans, originaires du Maroc, d’Algérie et de Tunisie. Soixante ans après leur arrivée, la précarité perdure. Assiya Hamza et Anne-Diandra Louarn, journalistes pour France 24 leur rendent hommage à travers le webdocumentaire « Chibanis, l’éternel exil des travailleurs maghrébins ».

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JOL Press : Qui sont les Chibanis ?
 

Assiya Hamza : Le mot « chibanis » vient de l’arabe dialectal et signifie « cheveux blancs ». Aujourd’hui,  c’est une manière très affectueuse  d’appeler les personnes âgées originaires du Maghreb. Depuis quelques années, on utilise ce mot pour désigner les travailleurs immigrants qui sont arrivés en France à partir des années 50-60. D’après les chiffres du gouvernement, ils sont environ 235 000 de plus de 65 ans, originaires du Maroc, d’Algérie et de Tunisie.

JOL Press : Que souhaitiez-vous montrer dans votre webdocumentaire « L’éternel exil des travailleurs maghrébins » co-réalisé avec Anne-Diandra Louarn ?
 

Assiya Hamza : Nous voulions raconter l’histoire des Chibanis, ces premiers immigrés qui sont arrivés après la Seconde Guerre mondiale et qui après une vie de labeur se retrouvent pour la plupart dans une situation de précarité, que cela soit économique, familiale ou sentimentale. Ces gens ont participé à la construction et au boom économique de la France: pour nous, c’était un peu un moyen de réparer une injustice.

Extrait du webdoc « Chibanis, L’éternel exil des travailleurs maghrébins » :

JOL Press : Où logaient les immigrés à leur arrivée en France, après la Seconde Guerre mondiale ?
 

Assiya Hamza : Il y a des cas de figure très différents. Certains logeaient dans des bidonvilles, comme celui de Nanterre – le plus connu et le plus grand de France – qui a été détruit tard. D’autres restaient dans des chambres hôtels, ou encore dans des foyers de travailleurs. Face à l’insuffisance des structures d’accueil et face à l’insalubrité, il y a eu une prise de conscience, et on a commencé à construire des foyers comme la Sonacotral.

60 ans après…la précarité
 

JOL Press : Soixante ans plus tard, quelles sont leurs conditions de vie ? La précarité perdure-t-elle aujourd’hui ?
 

Assiya Hamza : Lorsque les Chibanis sont arrivés en France, les besoins en main d’oeuvre étaient très importants: il y avait énormément de travail, mais il n’était pas toujours déclaré… Aujourd’hui, beaucoup touchent le minimum vieillesse alors qu’ils ont travaillé toute leur vie. Nombreux d’entre eux ont également été victimes d’accidents du travail, et ont par conséquent dû arrêter de travailler.

Aujourd’hui, ils vivent encore dans des foyers car ils ne peuvent pas se permettre de vivre dans un appartement. Cela implique pour eux une incapacité de procéder à un regroupement familial. Ils ne peuvent pas non plus quitter le territoire pendant plus de quatre mois, pour pouvoir recevoir les APL, et six lorsqu’il s’agit de l’Aspa, l’équivalent du minimum vieilliesse. S’ils dépassent cette période, les aides ne leur sont plus versées. Il y a quelques années, beaucoup de Chibanis se sont retrouvés avec des dettes colossales à rembourser, les poussant dans une situation de précarité encore plus forte.

Extrait du webdoc « Chibanis, L’éternel exil des travailleurs maghrébins » :

Milieux associatifs actifs ?
 

JOL Press: Y-a-t-il des structures pour les soutenir aujourd’hui ?
 

Assiya Hamza : De nombreuses associations leur viennent en aide. Dans les foyers, de nombreux intervenants sociaux les soutiennent également. La plupart des Chibanis sont analphabètes : quand ils reçoivent des documents, ils ont besoin d’être aidé par quelqu’un qu’il leur explique la situation. Ces associations ne sont pas dans le militantisme pur et dur mais dans un travail de proximité qui les aide au quotidien. Sans les milieux associatifs, ces personnes-là seraient complètement à l’abandon, broyées par le système.

JOL Press : Une nouvelle disposition, votée mercredi 10 septembre, permettrait aux immigrés âgés de plus de 65 ans d’acquérir plus facilement la nationalité française. Est-ce le coeur du problème selon vous ?
 

Assiya Hamza : Non, je ne suis pas certaine que l’acquisition de la nationalité française soit le vrai problème. Certes, cela peut faciliter les navettes, entre le pays d’origine et la France, mais je ne suis pas sûre que cela soit une priorité pour eux.  La plupart des Chibanis n’ont pas besoin de la nationalité française, mais d’une carte de résidence plus permanente. Evidemment, l’acquisition de la nationalité française permettrait de régler certains problèmes : ils pourraient par exemple repartir passer quatre ou six mois auprès des leurs sans se poser la question de savoir si on leur supprimera leurs allocations.

« La dignité, jusqu’au bout »

 

JOL Press: Qu’est-ce qui vous a le plus marqué parmi les témoignages que vous avez récolté ?
 

Assiya Hamza : Ce qui m’a le plus marqué reste la pudeur de ces personnes qui ne demandent rien, qui ne se plaignent jamais, qui vivent encore parfois dans des chambres de 4m50. Il n’y a qu’un seul mot : la dignité, jusqu’au bout. Nous avons beaucoup à apprendre de leur histoire et de leur parcours. Dans le cadre du webdoc, nous avons visité un foyer sur le point d’être détruit. Je me souviens avoir dit aux animateurs sociaux qu’il faudrait organiser des visites auprès des lycéens dans ces foyers pour qu’ils voient comment les premiers immigrés ont vécu: le moins que l’on puisse dire c’est que « cela calme »…

Propos recueillis par Louise Michel D. pour JOL Press

————————

Assiya Hamza est journaliste pour France 24. Auteure de l’ouvrage « Mémoires d’enracinés », (Editions Michalon), elle a co-réalisé avec Anne-Diandra Louarn, également journaliste pour France 24, le webdocumentaire « Chibanis, l’éternel exil des travailleurs maghrébins »

 

La Rédaction


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