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Conjoncture économique: le G20 peut-il relancer la croissance mondiale ?

Le G20, réuni à Cairns, est prêt à ajouter 2000 milliards de dollars au PIB mondial et créer ainsi des millions d’emplois. Le groupe a par ailleurs déploré la stagnation économique prolongée de la zone euro. Dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale, l’Australie accueillait la présidence tournante des pays du G20 qui représentent 85% du commerce mondial et deux tiers de la population de la planète. Préparation à Cairns du sommet des chefs d’État et de gouvernement prévu en novembre à Brisbane, autre ville de la côte est australienne.

L’économie mondiale et la zone euro dans le collimateur du G20

« Dans l’ensemble, l’économie mondiale continue à avoir des performances insuffisantes. Cela vaut surtout pour la zone euro et le Japon, alors que certaines économies émergentes ralentissent aussi. » Le secrétaire d’État américain au Trésor, Jack Lew, a résumé ainsi, dimanche 21 septembre, la préoccupation majeure des discussions des ministres des Finances des pays du G20, réunis à Cairns, en Australie.
 
Depuis la précédente réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux des pays membres du G20, qui s’était tenue en février dernier à Sydney, la situation économique mondiale s’est détériorée. « L’Europe va devoir faire plus pour mener son économie là où elle devrait être » constate M. Lew. « Ce qui est clair du point de vue de l’expérience des États-Unis, c’est que les initiatives pour augmenter la demande à court terme et les réformes structurelles sur le long terme sont une combinaison importante qui ne devrait pas faire l’objet d’un choix entre les deux » , a-t-il poursuivi.
 
Ainsi, de nouvelles initiatives semblent nécessaires pour atteindre d’ici à 2019 l’objectif de 2% supplémentaires – soit accroître le PIB mondial de plus de 2000 milliards de dollars – indique le communiqué. Les ministres des vingt plus grandes puissances économiques de la planète ont donc présenté plus de 900 plans de réformes visant à doper la croissance mondiale. Afin de tenir cet objectif, les membres du G20 se sont mis d’accord sur la mise en place de nouvelles mesures de soutien à la croissance, misant sur « une initiative en faveur des infrastructures », explique le communiqué final.
 
« L’initiative va inclure des mesures-clés dans notre stratégie de croissance pour améliorer le climat de l’investissement, qui est essentiel dans le cadre de nos efforts pour attirer le secteur privé », ont-ils ajouté.

Priorité à la lutte contre l’évasion fiscale

Les ministres présents ont aussi fait valoir leurs avancées pour ce qui est du renfort du système financier international et de rendre plus étanches les systèmes fiscaux dont les multinationales profitent des brèches existantes. L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) publiait d’ailleurs en début de semaine ses premières recommandations pour lutter contre les pratiques fiscales dommageables des multinationales.
 
En outre, quarante-sept États ont d’ores et déjà accepté d’échanger leurs informations dès 2017, a pointé le ministre français des Finances, Michel Sapin. Huit membres du G20 et la Nouvelle-Zélande se joindraient à eux en 2018. Les quatorze États dont la transparence est jugée « insuffisante » feraient l’objet de « pressions supplémentaires », a ajouté le ministre, sans toutefois nommer les pays concernés. Les membres du G20, ont « l’intention d’élaborer des normes qui pourraient être intégrées rapidement aux législations nationales » indique Michel Sapin.
 
Un ministre social-libéral, qui n’a pas hésité à parler pour la France de réformes du marché du travail, baisse des charges de 40 milliards d’euros sur quatre ans, l’ouverture des professions réglementées, ou le travail du dimanche. Il a également insisté sur son plan d’économies de 21 milliards d’euros en 2015. « Une question de crédibilité » se justifie-t-il.
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