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Contre l’État islamique: vers une coalition internationale menée par les États-Unis?

10.09.2014 par La Rédaction
Contre l’État islamique: vers une coalition internationale menée par les États-Unis?

Entretien avec Antoine Basbous, politologue et directeur de l’Observatoire des pays arabes (OPA).

Mercredi 10 septembre, le secrétaire d’État américain, John Kerry commence sa grande tournée au Moyen-Orient, afin de bâtir une large coalition internationale contre les djihadistes de l’État islamique (EI) en Irak et en Syrie. « Presque tous les pays ont un rôle à jouer pour éliminer la menace que pose l’EI et le mal qu’il représente », a indiqué le ministre, qui a tenu à rappeler que celle-ci ne ressemblerait pas à l’invasion américaine de 2003 contre l’Irak.

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(Crédit photo: Everett Collection / Shutterstock.com)

JOL Press : Les États-Unis souhaitent bâtir une large coalition internationale contre l’État islamique en Irak. Qu’est-ce qui a précipité cette décision ?
 

Antoine Basbous : Les États-Unis ne pouvaient pas laisser l’État islamique continuer à déstabiliser l’ensemble des pays de la région. La « fuite » américaine a trouvé ses limites : il a fallu que Washington soit enfin placé au pied du mur pour qu’il réagisse, et c’est donc contraint et forcé que Barack Obama a décidé l’engagement américain, alors qu’il avait toujours cherché à se désengager du Moyen-Orient.

JOL Press : John Kerry doit rencontrer les dirigeants de la Ligue arabe mercredi 10 septembre. Que peut faire concrètement l’organisation contre les djihadistes ? Quelle aide les pays de la Ligue arabe pourraient-ils apporter à l’Irak ?
 

Antoine Basbous : La responsabilité de la Ligue arabe, c’est de légitimer cette coalition et de contribuer à son succès. Cela veut dire que les monarchies arabes du Golfe doivent payer, et que d’autres pays de la Ligue arabe doivent contribuer à la coalition avec leurs renseignements, leurs facilités aériennes, maritimes et militaires.

Il y va de la pérennité de plusieurs régimes arabes que de voir l’État islamique détruit. Celui-ci pourrait en effet trouver des sympathisants au sein des sociétés de plusieurs États arabes, dont certains partagent la même idéologie. Ces pays ont donc tout intérêt à voir la dynamique de l’État islamique brisée s’ils ne veulent pas devenir sa prochaine cible.

Mais je ne pense pas que beaucoup de pays enverront des soldats au sol. Il y a en effet un risque de fraternisation, et ces pays préfèrent garder leurs forces à l’intérieur de leurs frontières pour avoir la capacité de maintenir l’ordre. Les entités les plus coopératives dans ce projet de coalition seront sans nul doute la Jordanie et le Kurdistan irakien.

JOL Press : Le président américain a indiqué que cette coalition ne ressemblerait en rien à celle de 2003 en Irak. Qu’est-ce qui a changé depuis onze ans ?

Antoine Basbous : L’invasion de 2003 n’a pas laissé un souvenir impérissable. Barack Obama a donc voulu se démarquer de l’aventure lancée par George W. Bush et dire qu’il réagit maintenant face à un danger qui menace tout le monde, plutôt que de dire qu’il prend l’initiative d’une attaque comme il y a onze ans. Aujourd’hui, les États-Unis viennent opérer un malade régional qui menace de contaminer tous ses voisins.

JOL Press : La coalition internationale va-t-elle devoir s’appuyer sur les tribus sunnites irakiennes pour venir à bout de l’État islamique ?
 

Antoine Basbous : C’est indispensable de s’appuyer sur les sunnites, de les retourner contre l’EI et de faire la même opération que celle du général Petraeus en 2007, lorsqu’il avait constitué les « Sahwat » contre Al-Qaïda à l’époque. Cela avait marché avant que Nouri al-Maliki [l’ex-Premier ministre irakien, ndlr] ne plombe cette opération. Une fois les Américains partis, il a en effet privé les « Sahwat » de leurs salaires, au point de les retourner contre l’État irakien.

En plus, l’armée de Maliki déployée dans les régions sunnites se comportait comme une armée d’occupation et l’influence iranienne à Bagdad était devenue insupportable pour les Irakiens sunnites. Bref, Maliki a beaucoup contribué, même sans le vouloir, à aider l’État islamique à trouver le milieu naturel favorable pour se développer.

JOL Press : La coalition internationale va-t-elle également concerner la Syrie ?
 

Antoine Basbous : Forcément, parce que la géographie sur laquelle se déploie l’État islamique est en Irak et en Syrie. On ne peut pas réduire cet espace seulement à l’Irak sans toucher au sanctuaire syrien. Pour cela, il faudra soutenir l’opposition syrienne de l’ASL (Armée syrienne libre) qui combat depuis trois ans et demi contre Bachar al-Assad et contre les djihadistes de l’EI.

Ces factions ont souffert de leurs divisions et d’un manque de parrains. Il est temps que l’Occident se réveille pour structurer et soutenir ce partenaire. Bachar al-Assad de son côté ne doit pas être réhabilité : c’est le pyromane, il ne faut pas lui offrir ni le statut ni le treillis du pompier.

JOL Press : L’État islamique n’attend qu’une chose, c’est que les Occidentaux et les monarchies du Golfe interviennent directement sur le sol irakien afin de les combattre et d’accomplir, selon eux, la « prophétie ». Pourrait-on voir des soldats occidentaux au sol ?
 

Antoine Basbous : L’intervention aérienne en Irak a déjà commencé, les Américains ont bombardé des positions de l’État islamique et ont permis aux Kurdes de récupérer beaucoup de territoires. Il y a eu par exemple ce week-end une opération coordonnée avec les tribus sunnites dans la province d’Al Anbar.

Il est certain que l’EI voudrait bien combattre des soldats occidentaux au sol pour présenter son combat comme une lutte contre des « croisés » mais pour l’instant, il n’en est pas question. Beaucoup d’États veulent participer à cette opération par des frappes aériennes, du renseignement, des livraisons d’armes, la restructuration des forces sur le terrain, mais sans envoyer de soldats au sol. Peut-être utiliseront-ils des forces spéciales pour des opérations coups de poing très limitées.

Par ailleurs, il n’y aura plus de chiites qui interviendront en zones sunnites. L’armée de Maliki, réduite au statut de milices chiites, ne pourra plus venir libérer Al Anbar. Pour récupérer cette région, il faudra des soldats et des tribus sunnites, comme pour le Kurdistan où les peshmergas [les combattants kurdes, ndlr] ont libéré la région. Le même phénomène doit se produire partout.

Propos recueillis par Anaïs Lefébure pour JOL Press

——-

Antoine Basbous est un politologue spécialiste du monde arabe et de l’islam. Il dirige actuellement l’Observatoire des pays arabes (OPA), un cabinet de conseil spécialisé dans l’Afrique du Nord, le Proche-Orient et le Golfe.

La Rédaction


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