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Europe: Juncker peut (enfin) plancher sur sa Commission

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Après la nomination, samedi 30 août, de l’Italienne Federica Mogherini à la tête de la diplomatie européenne, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président élu, va pouvoir finaliser la composition de sa Commission. Le successeur de José Manuel Barroso doit attribuer 26 portefeuilles – l’Italie est servie, puisque Federica Mogherini sera aussi vice-présidente de la Commission – en tenant compte des propositions, et des souhaits, des pays membres.

Depuis le mardi 2 septembre, Jean-Claude Juncker reçoit en tête-à-tête les candidats commissaires proposés par les chefs d’Etat et de gouvernement. Le dernier créneau, jeudi 4 septembre, a été réservé pour la Belgique, seul pays à ne pas avoir arrêté son choix malgré l’échéance fixée au 31 juillet. Une situation qui « paralyse l’Europe », a déploré Jean-Claude Juncker, qui devrait transmettre au Conseil européen sa liste définitive « aux alentours du 9 ou du 10 septembre », selon sa porte-parole citée par Le Monde.

Moscovici à l’Economie ? 

Pour le nouveau patron de la Commission, l’opération a tout du Rubik’s cube. L’équilibre géographique est sans doute le moins problématique : Jean-Claude Juncker, ancien Premier ministre du Luxembourg, représente les petits pays. Et le choix du Polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen devrait donner satisfaction aux pays de l’Est.

Côté politique, les sociaux-démocrates ne détiennent qu’un seul des trois hauts postes de l’exécutif européen : si Federica Mogherini appartient au Parti socialiste européen (PSE), Jean-Claude et Tusk Donald sont membres du Parti populaire européen (PPE, droite). La gauche espère donc obtenir des portefeuilles importants au sein de la Commission.

Du reste, chaque pays veut hériter d’un gros portefeuille – Economie, Energie, Commerce etc. Et il semble désormais acquis que la France obtiendra, comme elle le réclame, celui de commissaire aux Affaires économiques pour Pierre Moscovici. L’hebdomadaire Der Spiegel affirme que la chancelière Angela Merkel ne s’y oppose plus, malgré l’agacement de l’Allemagne face à l’incapacité de la France à se conformer aux règles budgétaires européennes.  

Parité hommes / femmes 

Mais, en définitive, c’est à Jean-Claude Juncker de trancher. Il peut aussi, le cas échéant, demander à l’un ou l’autre Etat de lui soumettre un candidat différent. Le Parlement européen adoptera, ou rejettera, le nouveau collège de commissaires en octobre. La plupart des partis politiques ont averti qu’ils voteront contre une équipe où les femmes seraient sous-représentées. Or, l’équilibre entre les hommes et les femmes est compromis. 

Il n’y en aurait que cinq dans la future Commission (la Bulgare Kristalina Georgieva, la Danoise Magrethe Vestager, l’Italienne Federica Mogherini, la Suédoise Cecilia Malmström et la Tchèque Vera Jourova). La Slovénie a proposé une liste de trois candidats, constituée de deux femmes, indique Euractiv. Au final, on peut en espérer six ou sept (si la Belgique propose une candidate), contre neuf dans l’exécutif sortant. Jean-Claude Juncker a pourtant mis la pression sur les Etats en leur disant qu’une femme aura plus de chances de décrocher un beau portefeuille.

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