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Federica Mogherini, nouveau visage de la diplomatie européenne

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La ténacité de Matteo Renzi a payé. Après la victoire écrasante de son parti aux élections européennes, le chef du gouvernement italien a fait du forcing pour imposer sa ministre des Affaires étrangères à la tête de la diplomatie européenne. Samedi 30 août, Federica Mogherini, 41 ans, a été désignée à ce poste, à la place de la Britannique Catherine Ashton. 

Federica Mogherini, membre du Parti démocrate (PD, centre-gauche), va devoir montrer qu’elle a la carrure pour incarner la politique étrangère de l’Europe. Ses détracteurs affirment que les Vingt-Huit l’ont choisie pour garder la main en matière de politique extérieure.

Très travailleuse 

La socialiste – qui sera également vice-présidente de la Commission européenne – n’est pas ce qu’on appelle un poids lourd de la politique. De fait, son CV est un peu mince pour un tel poste. Federica Mogherini n’est ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Matteo Renzi que depuis six mois. Et jusqu’ici, son nom n’avait pas franchi les frontières de la botte.

Mais Federica Mogherini n’est pas totalement novice – en tout cas, elle n’est pas plus inexpérimentée que Catherine Ashton au moment de sa désignation en 2009. Elue députée en 2008, l’Italienne est spécialiste des questions internationales et de défense au sein du PD.

Sans grand charisme mais très travailleuse, Federica Mogherini est diplômée en sciences politiques à l’université la Sapienza (Rome). Elle est aussi l’auteur d’une thèse portant sur l’islam et la politique. Contrairement au nouveau président du Conseil européen Donald Tusk, elle parle couramment anglais et maîtrise le français (elle a étudié à Aix-en-Provence).

Crise ukrainienne

La nouvelle chef de la diplomatie européenne aura du pain sur la planche : alors que Vladimir Poutine a évoqué, dimanche 31 août, la création d’un Etat dans l’Est de l’Ukraine, la crise entre Moscou et Kiev semble proche d’un point de non-retour. Sur ce point, la candidature de Federica Mogherini a fait grincer des dents : plusieurs pays de l’Est, notamment la Pologne et les Etats baltes, la jugent trop conciliante à l’égard de la Russie.

Depuis, la position de Federica Mogherini et de l’Italie (qui importe beaucoup de gaz russe) s’est durcie. Dans sa première déclaration après sa désignation, elle a insisté sur la nécessité de maintenir un canal diplomatique avec Moscou, tout en travaillant sur de nouvelles sanctions.

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