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Frappes françaises contre l’EI en Irak: ces politiques qui s’y opposent

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(Crédit photo: Konstantin Yolshin / Shutterstock.com)

François Hollande a annoncé, jeudi 18 septembre en fin d’après-midi, lors de sa conférence de presse, que la France procèderait « dans un délai court » à des frappes aériennes en Irak, afin de viser les positions des djihadistes de l’État islamique (EI).

Il n’a pas fallu attendre vingt-quatre heures pour que des avions Rafale mènent les premières frappes contre un « dépôt logistique » de l’EI. Le Parlement devrait être informé, mercredi, des conditions d’engagement des forces françaises.

Si le chef d’État a affirmé qu’il n’y aurait pas d’envoi de troupes au sol, plusieurs personnalités politiques françaises ont déjà pris leur distance avec la participation de la France à la coalition internationale qui s’organise contre les djihadistes en Irak.

« Nous rendons service à lÉtat islamique »

Le 12 septembre, interrogé sur RMC, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui s’était opposé à l’intervention en Irak en 2003 – une intervention d’une toute autre nature -, a estimé que la décision américaine d’intervenir militairement en Irak était « absurde et dangereux ».

Selon lui, « c’est prendre le risque de cristalliser, de coaliser un certain nombre de forces une fois de plus contre nous. […] Nous rendons à l’État islamique le service qu’ils attendent. Nous leur donnons un statut, nous facilitons considérablement le recrutement ». « Il serait temps que les pays occidentaux – l’Europe, les États-Unis – tirent les leçons de l’expérience », a-t-il indiqué.

« Les armes finiront par se retourner contre nous »

Du côté du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon a estimé que François Hollande n’avait pas « le pouvoir monarchique de décider tout seul de la guerre et de la paix », et que c’était au Parlement de trancher. « Où et quand a-t-on évoqué le fait qu’il faille intervenir en Irak, bombarder une fois de plus comme on l’a déjà fait en Libye avec le succès dont on se souvient, ou que l’on distribue des armes aux uns aux autres qui finissent par se retourner contre nous ? » s’est interrogé l’ancien coprésident du parti sur RTL.

Eric Coquerel, député du Front de gauche, a également réagi sur France Info après le discours du président : « il a annoncé tout bonnement l’entrée de la France en guerre en Irak, en utilisant un peu toujours les mêmes trucs de la Ve République, où quand un président a des problèmes sur le plan intérieur, il détourne l’attention, sans se référer à l’Assemblée qui sera juste informée, c’est quand même une décision grave ».

« Une décision qui déstabilisera la région »

Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, a pour sa part déclaré qu’il fallait « évidemment agir » contre les djihadistes de l’EI, mais pas « avec une coalition dirigée par les Américains ». « Une fois de plus, François Hollande court derrière l’OTAN et les États-Unis sans réfléchir et sans faire entendre ce qui devrait être la voix originale de la France », estime-t-il.

Pour le Parti communiste, « cette décision est une grave erreur qui ne règlera en rien la situation et aggravera la déstabilisation de la région ».

Marine Le Pen, présidente du Front National, a appelé le gouvernement français et l’opposition qu’il a armé en Syrie à faire leur « mea culpa ». « Il y a eu des lourdes erreurs commises qui ont contribué, par l’intermédiaire de l’intervention en Libye et en Syrie, à armer et aider ceux qui aujourd’hui imposent la barbarie et le totalitarisme en Irak », a-t-elle déclaré sur le plateau de Des paroles et des actes, sur France 2.

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