Site icon La Revue Internationale

Hong-Kong: les pro-démocratie appellent à la «désobéissance civile»

[image:1,l]

Hong-Kong, ancienne colonie britannique de 1842 jusqu’à son rattachement à la Chine en 1997, obéit au principe « un pays, deux systèmes » qui lui permet de conserver son système légal, sa monnaie, son système politique, ses équipes sportives internationales et ses lois sur l’immigration. De même, la mainmise que compte exercer la Chine sur les élections de 2017 n’est pas acceptée par la population. 

Le communiqué chinois qui a mis le feu aux poudres

Dimanche 31 août, la Chine a déclaré, par un communiqué, que le chef exécutif de Hong-Kong sera élu par un suffrage universel en 2017.

Seulement, le suffrage établi par Pékin n’est universel que sous conditions :

– Les candidats au poste de chef de l’exécutif de Hong Kong seront sélectionnés par un comité de nomination de 1200 membres choisis par Pékin en fonction de leur ligne politique.

– Pas plus de « 2 ou 3 candidats » ne doivent se présenter.

– Ces candidats devront  être « patriotes » et « aimer la Chine et Hong-Kong ».

Des conditions qui ne répondent pas aux principes de démocratie

Pékin impose donc un chiffre restrictif sur le nombre de candidats qui doivent se présenter, et une vision politique en accord avec celle de la Chine. Une conjoncture en total contradiction avec la demande des pro-démocratie qui exigeaient que les candidats ne soient pas limités en nombre et libres de leurs pensées. De ce fait, les citoyens de Hong-Kong éliront un chef qui a déjà été pré-sélectionné par le gouvernement chinois. Alors que la démocratie existe à la seule condition que le pouvoir soit exercé par le peuple. 

« C’est Pékin qui va choisir les candidats. Ce seront, bien sûr, des marionnettes (…) Nous voulons un suffrage universel authentique, et non une démocratie à la mode chinoise » a résumé Martin Lee, le fondateur du Parti démocrate, à la foule réunie au parc Tamar dans l’île principale de Hong-Kong, dimanche 31 août. Propos rapportés par Brice Pedroletti, correspondant au journal Le Monde.  

Le mouvement contestataire OCLP

OCLP – Occupy Central with Love and Peace – est un mouvement qui rassemble les pro-démocratie souhaitant établir un suffrage universel sans condition et direct. Un mouvement de contestation apparu en juin 2014.

« Le mouvement devient de plus en plus important aujourd’hui parce que les militants n’en peuvent plus de cette continuation de trahisons de Pékin (…) La population hongkongaise tient farouchement à sa liberté » Jean-Vincent Brisset, spécialiste de la Chine à l’Institut des relations internationale et stratégiques (Iris), dans France24.

Mardi 1er juillet, date anniversaire de la rétrocession à la Chine en 1997, 510 000 participants s’étaient mobilisés, au quartier d’affaire Central, pour montrer leur désaccord avec la répression que Pékin exerce sur Hong Kong.

Dimanche 31 août, 5 000 manifestants étaient devant le siège du gouvernement de Hongkong

1er septembre, le vice-président de la commission législative de l’Assemblée nationale chinoise est venu à Hong-Kong, Li Fei, pour défendre la position de Pékin quant aux élections de 2017 : « Quiconque n’aime pas ce pays, n’aime pas Hong Kong ou est dans la confrontation avec le gouvernement central n’occupera pas les fonctions de chef de l’exécutif ». Cette présence a donc provoqué la colère et les cris des députés et manifestants démocrates, selon la chaine de télévision Cable TV.

OCLP a également demandé à leurs membres de multiplier les actes de « désobéissance civiles » afin de faire pression sur Pékin pour qu’il instaure un réel suffrage universel, sans exercer une mainmise sur la politique hongkongaise.

Si des mesures démocratiques ne sont pas établies à Hongkong, pour l’élection, le quartier Central de Hong Kong sera alors paralysé par les manifestants d’OCLP.

La répression  

Face à cette contestation grandissante, la police hongkongaise arrêtera toute personne qui montrera son désaccord à l’égard de la politique chinoise à Hong Kong. Des blindés chinois ont également été mobilisés dans le centre de Hongkong, selon Sébastien Ricci, correspondant de RFI à Pékin.

Lundi 1er septembre, 19 manifestants démocrates ont été arrêtés suite à un rassemblement «illégale », selon les autorités. Et, 3 civils ont également été arrêtés chez eux. 

De plus, si le texte proposé par Pékin, sur les conditions de l’élection en 2017, est refusé par le parlement de Hong Kong, le suffrage universel, en lui-même, sera abandonné. La Chine ne fera aucun compromis                                                                                                             

Quitter la version mobile