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Le Polonais Donald Tusk à la tête du Conseil européen

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Avec Donald Tusk, les Européens mettent l’Europe de l’Est à l’honneur (Photo: Shutterstock.com)

Sans surprise, le chef du gouvernement polonais Donald Tusk, 57 ans, a été nommé à la tête du Conseil européen. C’est le président sortant, le Belge Herman Van Rompuy, qui a vendu la mèche à l’ouverture du sommet européen, samedi 30 août, en confiant au dirigeant chypriote que l’affaire était bouclée. Oups, les micros étaient ouverts… Dans la foulée, l’ex-ministre des Affaires européennes polonais Mikolaj Dowgielewicz a tweeté : « Alleluja ! »

Donald Tusk était donné favori depuis plusieurs jours. Preuve que le vrai-faux suspense ne durerait pas très longtemps : sa principale rivale, la Première ministre danoise Helle Thorning-Schmidt s’est précipitée sur lui pour le féliciter et l’embrasser, raconte Le Monde.

Germanophone 

Avec la désignation de Donald Tusk, c’est la première fois qu’un pays de l’ancien bloc communiste obtient un poste clé de l’exécutif européen. La Pologne, entrée dans l’UE en 2004, est le seul Etat membre à avoir vu son économie progresser depuis la crise de 2008. Le centre de gravité de l’Europe va donc clairement se déplacer vers l’Est. « Je viens d’un pays qui croit profondément à ce que signifie l’Europe », a souligné Donald Tusk. 

Le choix de cet europhile convaincu, membre du Parti populaire européen (PPE, droite), est également un signal fort envoyé à la Russie en pleine crise ukrainienne. La Pologne est, avec les Etats baltes, sur une ligne dure vis-à-vis de Moscou. Donald Tusk s’est prononcé pour des sanctions communes prises dans le cadre de l’Otan et de l’Union européenne.

Le nouveau président du Conseil européen ne parle pas français, assez mal anglais, parfaitement allemand. Donald Tusk en a plaisanté en assurant dans la langue de Shakespeare qu’il allait « polir » son anglais – « polir » et « polonais » se disent « polish » en anglais. « Je serai prêt à 100% en décembre », a-t-il dit, avant de poursuivre sa conférence de presse en polonais. 

Libéral convaincu

Natif de Gdansk, le berceau du syndicat Solidarité dont il a créé la branche étudiante, Donald Tusk a fait ses classes dans la lutte contre le régime communiste dans les années 1980.

Historien de formation, il a été battu à la présidentielle de 2005 avant de remporter les élections législatives deux ans plus tard à la tête de la Plateforme civique (PO, centre-droit). Il a été reconduit au poste de Premier ministre aux élections de 2011. Mais l’usure du pouvoir et les scandales à répétition (voir l’affaire des écoutes) pèsent lourd dans l’opinion polonaise.

Libéral convaincu sur le plan économique (il dit admirer Reagan et Thatcher), Donald Tusk est très conservateur sur le plan religieux et social (anti-avortement, anti-mariage homosexuel). En Pologne, ses partisans mettent en avant ses talents de médiateur. Homme de consensus, il est aussi, selon Herman Van Rompuy « un homme d’Etat pour l’Europe ».

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