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L’indépendance de l’Écosse: jackpot pétrolier?

11.09.2014 par La Rédaction
L’indépendance de l’Écosse: jackpot pétrolier?

Entretien avec Didier Revest, Maître de conférences en civilisation britannique à l’université de Nice-Sophia Antipolis.

Les Ecossais se prononcent jeudi 18 septembre sur l’indépendance de leur nation. Parmi les principaux enjeux d’une séparation d’avec le reste du Royaume-Uni, les hydrocarbures, dont les eaux territoriales écossaises regorgent. En cas de « oui » au référendum, les indépendantistes du Scottish National Party ont déjà promis de suivre le modèle norvégien, en constituant un fonds souverain qui permettrait de mettre de côté une partie des revenus du pétrole. Le projet est-il réaliste ? Dans quelle mesure l’Ecosse doit-elle compter sur ses ressources naturelles pour assurer sa prospérité économique ?

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Plate-forme pétrolière au nord de l’Ecosse (Crédit : Shutterstock).
 

Jeudi 18 septembre, les électeurs écossais sont appelés à se rendre aux urnes pour répondre « oui » ou « non » au référendum portant sur l’indépendance de leur pays – rattaché au Royaume-Uni depuis plus de trois siècles.

Contrairement à d’autres causes indépendantistes à travers l’Europe, le Scottish National Party (SNP) ne s’appuie sur aucune revendication culturelle ou linguistique qui renverrait à une identité mise à mal. Ce sont essentiellement pour des motifs d’ordre économique que les partisans de l’indépendance écossaise prônent le divorce d’avec le reste du Royaume-Uni.

Parmi ces motifs : le pétrole, bien sûr. Les eaux territoriales écossaises regorgent en effet d’hydrocarbures : 96 % de la production pétrolière et 52 % de la production de gaz britanniques s’y situent.

Toutefois, à supposer même que Londres cède la totalité des puits à Edimbourg en cas d’indépendance – ce qui n’est pas gagné -, la manne pétrolière (57 milliards de livres sterling de taxes pour 2018) ne suffirait sûrement pas à assurer la stabilité des finances publiques du pays. Les gisements s’épuisent ; la production s’est ainsi effondrée de 50% au cours de la dernière décennie, et les réserves qu’il reste sont de plus en plus difficiles à exploiter.

Quelle stratégie le gouvernement écossais devrait-il élaborer vis-vis de ses richesses en cas d’indépendance ? Eléments de réponse avec Didier Revest, Maître de conférences en civilisation britannique à l’université de Nice-Sophia Antipolis.

 

JOL Press : Pour tirer le maximum de profits de la manne pétrolière, les indépendantistes ont pour projet de constituer un fonds souverain à la « norvégienne », dans le but de compenser la fluctuation des revenus pétroliers et financer le service public. L’Ecosse peut-elle espérer devenir « une Norvège » ?
 

Didier Revest : C’est le but clairement affiché par l’écrasante majorité des nationalistes : emboîter le pas à la Norvège. Mais ce pays a des dizaines d’années d’avance en la matière, d’où le coussin particulièrement douillet qu’il a pu se constituer.

De plus, l’avenir de ce type de fonds, s’il voit le jour en Ecosse, sera inévitablement tributaire d’un certain nombre de facteurs difficilement maîtrisables : niveau de la production dans le futur, prix du baril, investissements à mener à bien afin de s’assurer que l’on continue à trouver encore et toujours de l’or noir, etc.

JOL Press : La grande majorité des exportations du pétrole écossais est destinée… au Royaume-Uni. L’Ecosse a-t-elle les moyens de diversifier ses débouchés commerciaux afin de diminuer sa dépendance envers lui ?
 

Didier Revest : Il n’y a aucune raison d’en douter. D’une part, la raison d’être de la lutte pour l’indépendance, c’est la volonté de s’affranchir de Londres dans tous les domaines puisque c’est le gouvernement britannique qui est accusé d’avoir empêché l’Ecosse de réaliser tout son potentiel économique.

D’autre part, parmi les compagnies pétrolières, on trouve essentiellement de grandes multinationales qui sont connues pour effectuer leurs grands choix stratégiques sans faire grand cas des événements qui se produisent à l’intérieur des Etats-nations.

JOL Press : Le Royaume-Uni est-il le mieux placé pour mettre en place les ambitieuses réformes du secteur, notamment pour financer les déductions fiscales, les investissements et des structures à long-terme, comme l’a affirmé le Premier ministre britannique David Cameron ?
 

Didier Revest : Un Etat comme le Royaume-Uni jouit d’une économie suffisamment diversifiée pour imaginer qu’il trouverait les fonds nécessaires à ces fins. Il a déjà montré en outre par le passé qu’il en était tout à fait capable.

Une Ecosse indépendante, néanmoins, serait elle aussi à même de conduire ces réformes, non que leur coût ne soit pas un vrai fardeau, mais tout simplement parce que le pays n’aurait pas d’autre choix que de tirer le maximum de sa principale ressource naturelle.

On notera ici avec intérêt que l’actuel gouvernement écossais s’est plaint récemment des augmentations d’impôts que le gouvernement Cameron a imposées au secteur.

JOL Press : Tourisme, whisky, énergies renouvelables… sur quels autres secteurs l’Ecosse pourrait-elle compter pour assurer sa prospérité économique ?

Didier Revest : Les trois secteurs cités génèrent des sommes considérables. Ainsi, par exemple, la valeur à l’exportation du whisky écossais a-t-elle augmenté de 71% entre 2006 et 2011, année où elle s’élevait à 4,2 milliards de livres.

L’Ecosse peut toutefois s’enorgueillir de posséder d’autres secteurs tout aussi, sinon plus, florissants quoiqu’ils évoluent sur une scène internationale très concurrentielle. Il y a tout d’abord les banques, les fonds de pensions et les compagnies d’assurance. Ce pan de l’économie écossaise (un petit 20% de l’ensemble) est suffisamment puissant pour qu’Edimbourg soit aujourd’hui considéré comme une Cité de Londres en miniature (« mini-London »). 

Par ailleurs, l’Ecosse possède depuis de nombreuses années des centres très performants de production de semi-conducteurs et d’ordinateurs, notamment dans les régions de Glasgow et Edimbourg.

Propos recueillis par Coralie Muller pour JOL Press

—–

Didier Revest est Maître de conférences en civilisation britannique à l’université de Nice-Sophia Antipolis.

 

La Rédaction


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