C’est aux premières heures de ce vendredi 19 septembre que seront rendus publics les premiers résultats du référendum sur l’indépendance de l’Ecosse, organisé la veille.
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Au fil des annonces, de comté en comté, se profilera la réponse des Écossais à une question simple : «L’Écosse devrait-elle être un pays indépendant ? ». Et des caractéristiques politiques et sociales de ces comtés, il sera possible, au fil de la nuit, de définir une tendance préfigurant des résultats définitifs.
Pour les couche-tard ou les lève-tôt, quelques clés pour comprendre ces résultats – en heure locale et en heure de Paris.
Le principe consiste à comparer les résultats proclamés avec les prévisions des sondages ou l’histoire électorale de ces circonscriptions.
2h du matin à Edimbourg – 3h à Paris : Inverclyde et North Lanarkshire
Inverclyde et North Lanarkshire sont parmi les premiers comtés à publier leurs résultats. Ce sont des zones centrales où la population est essentiellement autochtone, se considérant « très écossaise » avec une proportion de migrants du reste du Royaume-Uni très faible.
En proie à de grosses difficultés économiques, le « Oui » à l’indépendance devrait arriver en tête. Un fort vote « Oui » – en particulier dans l’Inverclyde – serait l’indicateur d’une conversion de l’électorat ouvrier, des classes laborieuses écossaises, à l’indépendance.
Que le « Non » résiste ou l’emporte, et ce sera un signe très significatif pour le reste de la nuit…
3h du matin à Edimbourg – 4h à Paris : Dumfries & Galloway et Falkirk
Dumfries & Galloway est une zone frontalière, une des rares zones d’Écosse où a été préservée une présence conservatrice. Dans les deux comtés, de nombreux habitants sont arrivés d’autres zones du Royaume-Uni et le soutien au Scottish National Party y est très faible. La logique serait une large victoire du « Non ».
Falkirk, à l’inverse, en Écosse centrale, est un indicateur très puissant pour la campagne du « Oui ».C’est une zone où l’identité écossaise est très forte – 68% de la population se considère comme exclusivement écossaise. Il y a peu de migrants du reste du Royaume-Uni et le SNP y atteint des scores élevés. En 1997, pour le référendum sur la dévolution, le « Oui » avait recueilli 80% et Alex Salmond et ses soutiens misent sur un résultat très net en leur faveur.
3h30 heure d’Edimbourg – 4h30 heure de Paris : une tendance irréversible ?
A cette heure, suffisant de conseils auront rendu publics leurs résultats pour une nette tendance se dessine déjà.
5 heure d’Edimbourg – 6h heure de Paris : Glasgow et Edimbourg
Ces deux villes rassemblent seulement 20% de l’électorat écossais mais constituent des entités symboliques.
Glasgow abrite une population en grande difficulté qui pourrait venir confirmer le soutien des plus défavorisés à l’indépendance. A l’inverse, Edimbourg a une population beaucoup plus mélangée qui devrait favoriser le « Non ».
Les deux grandes villes d’Ecosse devraient faire la différence et le monde se réveillera avec, ou non, une Ecosse indépendante.