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Aïd el-Kébir et Yom Kippour, le même jour, une première en 33 ans

Fête la plus importante du calendrier islamique, l’Aïd el-Kébir (par opposition à l’Aïd el-Fitr, aussi appelé « petit Aïd », qui marque la fin du ramadan) débute aujourd’hui après l’annonce officielle faite par la Cour suprême d’Arabie saoudite. Cette année, pour la première fois en 33 ans, elle coïncide avec Yom Kippour, la fête la plus sacrée pour les juifs.

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Aux origines de l’Aïd

La fête de l’Aïd commémore la soumission du prophète Abraham – Ibrahim en arabe – à Dieu quand il lui a demandé de sacrifier son unique fils, Ismaël – Isaac dans la tradition juive – pour mettre sa foi à l’épreuve.

Alors qu’Abraham s’apprête à égorger son fils, Dieu envoie l’ange Gabriel pour substituer un mouton à l’enfant. L’animal sert alors d’offrande sacrificielle à Dieu.

En souvenir de cet épisode, les musulmans du monde entier sont appelés, s’ils en ont les moyens, à sacrifier un mouton – ou une chèvre ou un bélier – le 10 du mois de dhû al-hijja, le mois du pèlerinage à la Mecque, un des cinq piliers de l’islam.

Sacrifice du mouton

L’Aïd el-Kébir est avant tout une fête joyeuse et familiale, et l’occasion pour les musulmans de renouer avec leur spiritualité et de se purifier de l’intérieur.

Après s’être rendue à la mosquée au lever du soleil pour la prière, la famille se retrouve à la maison en attendant que le chef de famille parte égorger le mouton. Celui-ci doit être vidé de son sang, ne pas voir la lame qui le tue et être tué d’un seul coup.

En raison de la difficulté à se procurer un mouton et à l’égorger selon les rites en France, la plupart des familles musulmanes retournent dans leur pays  d’origine au moment des fêtes de l’Aïd.

La générosité au cœur de la fête

Le jour de l’Aïd, certaines règles de bienséance doivent être respectées : prendre un bain rituel avant la prière, échanger ses vœux avec les autres musulmans ou encore porter ses plus beaux vêtements.

Le premier jour des festivités, la famille mange les abats et la tête de l’animal. Le lendemain, le reste du mouton est divisé en trois parties : la famille récupère la première, offre la deuxième à ses voisins et la troisième partie, constituée des plus beaux morceaux, est donnée aux plus nécessiteux ; lors de l’Aïd el-Kébir, les fidèles musulmans doivent en effet faire preuve de générosité.

La famille rend ensuite visite à ses proches et offre des cadeaux et des dons, notamment aux enfants.

Côté juif, c’est le grand pardon

Yom Kippour, le Grand Pardon en hébreu, est le jour le plus saint du calendrier hébraïque. Il clôt les dix jours de pénitence entamés par l’entrée dans la nouvelle année, célébrée lors de la fête de Roch Hachana. Le jour de Yom Kippour est marqué par la prière, le jeûne et la confession.

Rappel du veau d’or

Au cours de la journée de Yom Kippour, qui tombe généralement en septembre ou octobre et commence au coucher du soleil pour se conclure le lendemain soir, les fidèles sont invités à réparer les fautes commises envers Dieu et envers leurs prochains. « Car en ce jour on fera l’expiation pour vous, afin de vous purifier : vous serez purifiés de tous vos péchés devant l’Éternel », lit-on dans la Torah.

Jour chômé marqué par le jeûne, Yom Kippour rappelle la faute du veau d’or, lorsque Moïse se trouvait sur le mont Sinaï après avoir quitté l’Égypte, recevant les tables de la loi et les instructions divines, alors que le peuple hébreu se détournait de Dieu pour adorer une statuette en or en forme de veau.

La veille de Yom Kippour, les juifs sont invités à pardonner leurs prochains, faire acte de charité, manifester leur amour et leur amitié, puis à se restaurer autour d’un repas festif.

Jour de jeûne

Le jour des célébrations de Yom Kippour, certaines interdictions doivent être respectées : il est par exemple interdit de boire et de manger, de travailler, de se laver ou d’avoir des relations intimes. La religion veut que les juifs observent un jeûne de 25 heures. Les enfants de moins de 13 ans, les femmes qui viennent d’accoucher ou les personnes malades ne sont pas tenus de suivre le jeûne.

À la fin de la journée retentit le chofar, un instrument traditionnel taillé dans une corne de bélier, symbolisant la fermeture des portes du Ciel : plus aucune demande de pardon ne peut alors arriver à Dieu. La plupart des juifs pratiquants se retrouvent à la synagogue pour célébrer les cinq offices de prières.

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