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Ebola: «Stop à la stigmatisation !»

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Alors que l’épidémie du virus Ebola et la paranoïa s’étendent en Occident, des personnalités et internautes libériennes se mobilisent pour lutter contre la stigmatisation dont elles sont victimes. 

#Je suis Libérien et non un virus 

Sous le hashtag #IamaliberianNotavirus – « #Je suis Libérien et non un virus » en français, la photographe libérienne Shoana Clarke Solomon vivant aux Etats-Unis, se mobilise pour mettre fin aux stéréotypes et à la stigmatisation dont les Libériens, Nigériens, et Sierraléonais sont victimes. 

« Imaginez, que quelqu’un dise à vos enfants, ‘ vous venez du Libéria, êtes-vous porteur d’ une maladie ?’ C’est ce qui est arrivé à ma fille hier, à l’école, qui est revenue blessée et désespérée » explique l’animatrice dans sa vidéo, rapidement relayée sur les réseaux sociaux. « Nous venons de régions dévastées par une maladie mortelle, mais nous ne sommes pas tous infectés. Il faut arrêter de stéréotyper et stigmatiser une population toute entière » lance l’animatrice avant de conclure:  « Je suis une libérienne, pas seulement un virus ».

Campagne virale

Très vite, la vidéo se répand sur la toile: des Libériens mais aussi des personnes du  monde entier se prennent en photos avec le slogan inscrit sur des pancartes, avant de diffuser les clichés sur Facebook et Twitter.

« Ebola est un problème mondial, et pas seulement problème de l’Afrique » estime Shoana Clarke Solomon.

Sur son compte Facebook, la photographe précise l’objectif du projet : « le but de ce mouvement est simplement de faire prendre conscience que, même si ce virus existe dans notre pays, nous ne sommes pas tous infectés. Nous ne voulons pas que nos enfants soient stéréotypés ou victimes de discrimination à l’école. Les adultes peuvent mieux faire face aux insultes, mais nos enfants peuvent être marqués à vie » explique-t-elle.  

« Ebola n’est pas juste une crise sanitaire »

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 4500 personnes sont mortes infectées par le virus. Le Libéria est le pays où l’épidémie a fait le plus de ravages avec 2 316 morts.

Lors d’un message audio diffusé sur la BBC, Ellen Johnson Sirleaf, la présidente libérienne a expliqué que le virus ne « s’arrêtait pas aux frontières » et a appelé chaque pays à tout faire pour stopper l’épidémie. La chef d’Etat a ajouté que le virus Ebola n’était pas juste une « crise sanitaire » mais que toute une génération d’Africains risquaient de « se perdre dans une catastrophe économique » accentuée par l’épidémie.

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