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En Somalie, les Shebab ont une grande capacité de rebond

07.10.2014 par La Rédaction

Entretien avec Roland Marchal, chargé de recherche au CNRS et spécialiste de la Somalie.

L’armée somalienne et la force de l’Union africaine (Amisom) ont annoncé la prise de Barawe, dernier grand port somalien aux mains des islamistes Shebab. Avec cette perte, les insurgés perdent également une grande source de financement. Est-ce le signe de la fin des Shebab en Somalie?

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Les Shebab somaliens viennent d’essuyer une grande défaite militaire en perdant la ville portuaire de Barawe face aux troupes somaliennes et de l’Union africaine en Somalie (Amisom). Est-ce le signe d’une déroute pour eux ?
 

Roland Marchal : Pas encore. La preuve, l’Union africaine vient de reprendre une offensive plus au sud du pays. Les forces somaliennes ont bien conscience que la guerre est loin d’être terminée.

Cette perte est davantage symbolique, et économique dans une certaine mesure. Il y a quelques mois, la prise de Merka annonçait déjà la chute de Barawe.

Tout était une question de temps et la prise de cette ville n’a pas surpris puisqu’il n’y a eu que très peu de combats. La stratégie des Shebab étant de laisser les forces internationales rentrer dans les villes pour ensuite les combattre.

Financièrement, les Shebab obtenaient une grande partie de leurs ressources grâce au commerce de charbon de bois organisé depuis le port de Barawe.  Auront-ils encore les moyens de se financer désormais ?
 

Roland Marchal : Le commerce de charbon de bois n’était en fait pas du tout la principale ressource des Shebab.

D’autre part, maintenant que l’organisation ne contrôle plus cette agglomération ses dépenses seront considérablement allégées dans la mesure où les Shebab n’auront plus le même besoin en main d’œuvre.

Il faut également savoir qu’on sait aujourd’hui que ce commerce ne profitait pas qu’aux Shebab.

Un groupe d’experts des Nations Unies doit publier un rapport dans quelques jours. Ce rapport expliquera sans doute que le partage des profits obtenus en Somalie sur le charbon de bois est partagé.  40% des revenus vont ainsi aux Shebab, 40% à l’administration locale et 20% à l’armée kényane. Les clivages ne sont donc pas exactement aussi radicaux qu’on peut le lire.

D’où viennent les différentes sources de financement des Shebab ?
 

Roland Marchal : Ce mouvement est d’abord financé par l’économie de protection. Les milieux d’affaires sont obligés, ou désireux parfois, de payer leur dime aux Shebab, comme ils peuvent éventuellement le faire pour le gouvernement du Somaliland ou du Puntland.

Ils sont également financés par toute une partie de la diaspora qui leur reste en partie favorable. Enfin, nous pouvons sans doute imaginer que des groupes tels qu’Al-Qaïda dans la péninsule islamique (AQPA) ou d’autres groupes amis peuvent également leur fournir des financements.

La communauté internationale a largement vanté le gouvernement actuel en estimant qu’il était le seul capable d’apporter la paix en Somalie. Que peut-on en dire aujourd’hui ?
 

Roland Marchal : Ce nouveau gouvernement a été élu par un parlement composé de membres choisis par les chefs claniques et donc dans un processus qui n’a pas été transparent et dans lequel de grosses sommes d’argent ont circulé.

Il a, dans un premier temps, été une divine surprise. En effet, le président Hassan Sheikh Mohamoud est une personne intellectuellement différente de ses prédécesseurs.

Force est de constater cependant que le gouvernement somalien ne contrôle que très mal Mogadiscio, que l’essentiel des victoires sont attribuables à Amisom et que l’armée nationale somalienne, dont on vante les mérites dans ses batailles, reste aujourd’hui une somme de milices claniques plus ou moins bien contrôlées par les autorités et qui vaut surtout parce qu’elle est encadrée par les forces internationales.

A court terme, il n’y a donc aucun changement à attendre en Somalie ?
 

Roland Marchal : Les Shebab ont, depuis plusieurs années, adopté une stratégie de repli vers des zones rurales qui sont relativement éloignées des principales routes du pays. Pour l’affaiblir, il faut donc aller les chercher dans des régions reculées.

Or les avantages stratégiques que peuvent avoir une armée moderne comme Amisom, avec certains moyens aériens fournis par les Occidentaux ou éventuellement par le Kénya disparaissent ou deviennent moins significatifs dans ce cas.

Certes, il y a de belles victoires mais il faut prendre conscience qu’elles n’ont qu’une petite signification. Et nous savons également que les Shebab ont une grande capacité de rebond. Aujourd’hui, ces victoires militaires doivent être confirmées par de vraies avancées politiques dont personne ne sait quelle forme elles auront.

Propos recueillis par Sybille de Larocque pour JOL Press

La Rédaction


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