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Etats-Unis: le FBI crée un faux site d’information et se met la presse à dos

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Les médias américains sont furieux. Selon des documents dévoilés lundi 27 octobre, le FBI a créé un faux site d’information pour piéger un adolescent soupçonné de planifier un attentat à la bombe. La supercherie a été révélée par la puissante Union américaine de défense des libertés (ACLU). 

L’affaire remonte à 2007. La police fédérale américaine faisait alors face à une menace d’attaque d’un lycée dans la région de Seattle (nord-ouest). Le FBI a reproduit une page web du Seattle Times reprenant une fausse dépêche Associated Press. L’agence gouvernementale a ensuite envoyé un mail au suspect qui avait l’apparence d’un message envoyé par le journal.

Logiciel de localisation

L’objectif : amener le suspect à cliquer sur le faux article du Seattle Times pour qu’il télécharge, à son insu, un logiciel de localisation. Le FBI était certain qu’il cliquerait sur le lien, car le faux article portait sur le suspect lui-même – qui a finalement été arrêté. « Le message contenait un CIPAV (Computer and Internet Protocol Address Verifier), un programme utilisé par le FBI pour collecter des informations sur l’ordinateur de la personne visée : son adresse IP, l’adresse MAC de sa carte réseau, les logiciels ouverts et les transferts en cours, etc. », détaille Slate

Ce stratagème est utilisé « en de très rares circonstances et seulement lorsque l’on a des raisons suffisantes de croire qu’elle permettra de résoudre une menace »s’est défendu le FBI« Tous les efforts déployés dans cette enquête visaient à empêcher des événements tragiques comme ceux (du lycée) de Marysville et de la Seattle Pacific University », où des fusillades ont fait respectivement deux et un mort, en octobre 2013 et en juin de cette année.

« Résoudre une menace »

« Quand le FBI se fait passer pour la presse, il est aussi irresponsable que la CIA qui crée de fausses campagnes de vaccination. C’est complètement inacceptable », a estimé l’ACLU. 

« Ce stratagème est une violation du nom d’AP et sape sa crédibilité », a déclaré un porte-parole de l’agence de presse. « Si l’épilogue est digne d’être salué – la condamnation d’un lycéen coupable de menaces d’attentat à la bombe –, cela ne justifie pas le mépris scandaleux du gouvernement pour la liberté de la presse », a renchéri le Seattle Times dans un éditorial.

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