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Face à l’État islamique: atouts et faiblesses de la coalition internationale

15.10.2014 par La Rédaction

Entretien avec le général Dominique Trinquand ancien chef de la mission militaire française auprès des Nations Unies.

Alors que l’Etat Islamique poursuit la conquête de son territoire en Irak, la Coalition internationale contre Daesh était réunie au complet à Washington pour « discuter des efforts de la coalition dans la campagne actuelle contre l’EI », selon les termes de la présidence américaine. Face à un ennemi résistant, les membres de la Coalition devront faire face à leurs faiblesses, et tenter d’optimiser leurs forces pour détruire le groupe djihadiste. Retour sur les failles et les atouts de cette coalition.

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(Photo : Michael Wick/Shutterstock.com)

Les membres de la Coalition internationale contre l’Etat Islamique étaient réunis à Washington, mardi 14 octobre, afin de réfléchir à leur stratégie pour agir contre Daesh. Peut-on dire que tous les pays acteurs de cette coalition partagent le même objectif en Irak ?
 
Général Dominique Trinquand : A part la Turquie, les autres pays membres de cette coalition ont l’objectif commun de détruire l’Etat Islamique. Toutefois, cette question est plus compliquée lorsqu’il s’agit des modalités d’action. En effet, un certain nombre de pays étaient des soutiens de Daesh à l’origine de sa création et se trouvent aujourd’hui dans une situation quelque peu inconfortable.A l’évidence non. Pour ne citer qu’elle, la Turquie a rejoint la coalition et pourtant, nous voyons bien au regard de ce qu’il se passe actuellement à Kobané, qu’elle cherche plutôt à freiner et à attendre qu’à aller de l’avant.

D’autre part, les antagonismes ne sont pas les mêmes. L’Iran, qui ne fait pas partie de la coalition, voudrait par exemple se rapprocher de l’Arabie Saoudite pour combattre Daesh. Les Saoudiens refusent cette option. Cette position vis-à-vis de l’Iran n’est pas la même pour tous les pays de la coalition, or l’Iran a un rôle considérable à jouer dans la région, ne serait-ce que par son influence vis-à-vis du Hezbollah libanais ou du gouvernement de Bachar al-Assad.

Quels sont les grands atouts de la coalition ? D’abord des moyens matériels ?
 

Général Dominique Trinquand : Dans le domaine du renseignement, la coalition dispose d’une capacité en renseignement aérien et satellitaire très importante. Elle dispose également d’une rapide capacité d’intervention à grande distance grâce à ses frappes aériennes.

Sur le plan coût-efficacité, les drones sont un grand atout. Ils permettent une certaine permanence de l’observation et des frappes, bien que celles-ci soient limitées. Contrairement aux avions de chasse, les drones ont une durée de vie en l’air beaucoup plus longue.

Les avions de chasse sont également contraints de voler à des altitudes supérieures à ce que pourrait atteindre un missile sol-air, si les djihadistes en possédaient. Si ces derniers venaient à toucher un drone, cela serait beaucoup moins grave.

La coalition internationale est également une grande force diplomatique…
 

Général Dominique Trinquand : En termes diplomatiques, Daesh fait l’unanimité contre lui. La coalition est forte d’une grande diversité des pays, qu’il s’agisse des membres de l’Otan, des pays arabes, ce qui est d’une grande utilité dans cette lutte contre les djihadistes.

Il faut cependant avoir à l’esprit que la lutte contre Daesh fait l’unanimité des Etats et non des peuples. Or au Moyen Orient, l’Etat Islamique bénéficie du soutien sous-jacent d’une grande partie des populations car il représente l’islamisme le plus radical en s’opposant à la vision occidentale et libérale du monde. Ils sont nombreux à partager ce point de vue.

Qu’en est-il des faiblesses de la coalition. Le cas de l’Iran illustre-t-il l’incapacité de la Coalition à régler certains différents lorsqu’il s’agit de lutter contre un ennemi commun ?
 

Général Dominique Trinquand : La Coalition a des difficultés à faire admettre aux monarchies sunnites du Golfe qu’elles devraient s’allier à leurs ennemis chiites, qu’il s’agisse des chiites iraniens, libanais, syriens ou irakiens pour combattre d’autres sunnites. Les chiites, ennemis naturels de Daesh, ne peuvent donc pas entrer dans cette Coalition puisqu’elle est composée essentiellement de pays arabes sunnites.

Les Kurdes en sont aussi l’illustration. Le PKK turc, qui est la branche armée des Kurdes, est un mouvement considéré comme terroriste par les autorités. Les Turcs ont donc des difficultés à admettre l’importance de soutenir des Kurdes qui, chez eux, sont des terroristes.

La Coalition est souvent accusée de ne pas savoir mettre en place un réel leadership. Qu’en pensez-vous ?
 

Général Dominique Trinquand : Les leaders seraient naturellement les Américains. Le général Allen, qui était pourtant à la retraite, a d’ailleurs été désigné comme chef de la Coalition.

La vraie difficulté vient du leadership que pourrait assumer Barack Obama. Ce dernier doit être hanté par l’image de George W. Bush, chef de la coalition pour combattre dans la même zone il y a quelques années. Barack Obama a été élu pour revenir sur ce que Bush avait fait et il est difficile pour lui de se placer dans la situation qui pourrait être le reflet de ce qu’a fait son prédécesseur.

En termes purement militaires, la Coalition manque-t-elle d’hommes à terre ?
 

Général Dominique Trinquand : La Coalition bénéficie de nombreux éléments en l’air mais très peu au sol. Or c’est au sol que la bataille se gagnera.

Les Kurdes sont seuls et comme on le voit à Kobané, ils ne suffiront pas à vaincre l’Etat Islamique.

Les Occidentaux, s’ils n’ont officiellement envoyé aucunes troupes au sol, ont sans aucun doute déployé des forces spéciales. Ces hommes se chargent de deux missions principales.  Ils doivent d’abord former des Kurdes à l’utilisation du matériel qui leur a été livré puis effectuer des missions de renseignements pour aider aux frappes aériennes.

Les forces spéciales peuvent très bien intervenir en complément des Kurdes pour frapper sur des cibles très prioritaires. Une fois qu’elles sont repérées, ces cibles peuvent être détruites grâce à un appui aérien ou des actions spéciales. En ce cas, des troupes au sol peuvent également être nécessaires. La coalition réunie à Washington a sans doute abordé ces aspects.

Propos recueillis par Sybille de Larocque pour JOL Press

La Rédaction


Coalition internationale Etat islamique Irak Réunion Washington
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